A Plozévet autrefois...
d'après l'histoire du vénérable père Maunoir par le Père Séjourné (Page 186)
Archives numérisées de l'évêché de Quimper et Léon .
La ''mission militaire'' du père Maunoir,
pendant tout le mois de décembre 1675.
Le père Maunoir prêcha 4 missions à Plozévet : 1642, 1665, 1666, 1675.
La première, qui faillit se terminer tragiquement, se déroula lors du pardon de la Trinité.
En 1675, une série d'impôts successifs demandés par Louis XIV pour les efforts de guerre,
provoquèrent en Bretagne des remous qui parfois allèrent jusqu'à la révolte.
En Pays Bigouden, la bande des ''Bonnets bleus'' * se livra à des attaques contre les biens
des gentilshommes .
* '' Bonnets rouges'' ailleurs .
Envoyé pour maîtriser la sédition, le duc de Chaulmes, gouverneur de Bretagne, s'assura la
collaboration du père Maunoir. Ce fut l'origine des ''missions militaires''.
Plusieurs clochers du pays bigouden qui avaient
sonné le tocsin de la révolte sont rasés. Ceux de
Lanvern, Languivoa en Plonéour-Lanvern et
Lambour à Pont-l'Abbé n'ont jamais été
reconstruits.
L'année tourmentée 1675 se termina par la mission de Plozévet .
[Le recteur était Gilles Mahieu, chanoine de Cornouaille ]
Maunoir passa tout le mois de décembre dans la région.
Il fut appelé par Mr de Kercorentin, neveu de Mgr Le Prestre de
Lézonnet , ancien évêque de Quimper.
Ce gentilhomme s'était fait le serviteur des missionnaires. Il les accueillait
dans sa maison et les servait lui-même à table, sa femme préparait elle-
même leurs repas pendant un mois entier. Après s'être bien fatiguée le
jour, elle se retirait dans une chambre ouverte au vent et à la pluie, en
plein mois de décembre.
Pour se mettre plus facilement au service des missionnaires, ils avaient
confié leur jeune fille malade à des mains étrangères. Elle souffrait d'un
mal courant et fatal qui les minait eux-mêmes.
Tant de vertu ne pouvait rester sans récompense : comme par miracle, à la
fin de la mission, tout le monde était en parfaite santé !
Le bien qui se fit à Plozévet fut si réel, que M. De Kercorentin réclama pour une paroisse voisine le bienfait de la
mission.
Le père Maunoir accepta mais ... il fallut attendre.Un autre fait miraculeux qui s'est produit en 1675 est rapporté par le Père Xavier-Auguste
Séjourné, de la Compagnie de Jésus :
« Le récit, dit-il, est de M. Bagotais, gentilhomme de mérite habitant Kerguennaou, en Plozévet,
longtemps homme de guerre et, partant, peu crédule. Il se plaisait à le dire souvent de vive voix, et
l'écrit qui renfermait sa déposition était entre les mains du Père Guillaume Le Roux.
Un jour de l'année 1675, le Père Maunoir et M. Galerne,
recteur de Mûr-de-Bretagne et promoteur de Cornouaille,
chevauchaient ensemble sur le chemin de Pont-Croix. Ils se
trouvaient déjà dans la paroisse de Meilars, près de la
chapelle de Notre Dame de Confort.
Tout-à-coup apparut devant eux Dom Michel Le Nobletz
(décédé le 5 Mai 1652). Il portait le surplis. Les deux
cavaliers descendirent de cheval et se mirent à genoux sur
le seuil de la chapelle. Elle était bien fermée à clef, mais
elle s'ouvrit incontinent. Une brillante lumière inonda
soudain toute l'enceinte. Dans les hauteurs du sanctuaire,
la Vierge Marie, éclatante de beauté, paraissait assise sur
un trône. Des anges du ciel se tenaient à ses côtés. M. Le
Nobletz était à ses genoux. Il lui présenta le P. Maunoir qui
s'était avancé jusqu'à l'autel. La Reine des Cieux abaissant
sur le Vénérable un regard plein de bonté, le bénit avec
tendresse, et, tout aussitôt, la vision disparut »
(Séjourné, Histoire de Julien Maunoir-1895-
archives de l'évêché de Quimper).