La Trinité après la Révolution Photo 1899 par la comte de Saint Luc. Un siècle plus tôt le site ne devait pas être très différent. Le 26 juin 1791, l'Assemblée Primaire se réunit en la chapelle de la Trinité pour y élire quatre électeurs. Charles LE GUELLEC, LE CERTEN Aîné et Yves CELTON, ayant été reconnus les trois plus âgés sachant lire et écrire, sont désignés pour faire les billets de ceux qui ne le savent pas et dépouiller les scrutins... D'après la Constitution de 1791 l'administration communale comprend un corps municipal, un maire, un procureur de la commune, des notables. La justice est rendue par un juge de paix élu pour deux ans. En 1792 Charles LE GUELLEC signe "Premier Officier municipal" sur les registres de la commune, fonction qu'il exercera jusqu'en 1798. Un rapport du 16 février 1792 le désigne comme "Administrateur du District de Pont- Croix". Le 2 décembre, à l'élection du juge de paix il obtient 34 suffrages contre 113 à Jean-Louis MALSCOUET. Charles déclare que l'élection est entachée de nullité mais sa motion est repoussée. A la fin du siècle il est "Percepteur des contributions révolutionnaires", puis "Président de l'assemblée municipale" et en 1799, "Président de l'assemblée cantonale". Le 7 septembre 1792, l 'an 4 de la liberté, « Le directoire vu la lettre des officiers municipaux de Plozévet et le certificat du sieur Quillivic vicaire de Plozévet qui constate l'urgence des réparations à faire à l'église de la Trinité et surtout à la maison en dépendant, affermée aux préposés* du domaine , après avoir oui le procureur sindic : arrête d'inviter MM. du Département a autoriser le directoire à faire adjuger les réparations de cette maison au rabais sur les fonds existant au coffre de la Trinité et suspend jusqu'à l'arrivée de MM. du conseil, sa délibération concernant les réparations de la Trinité. 7 septembre 1792, l'an quatre de la liberté, » D'après les cahiers du district de Pont Croix relevés par Plozerche. *Douaniers : Thomas-Marie Lucas , lieutenant des préposés ; Joseph-François Simon et Clet Normant, préposés. Tous logés au bourg de la Trinité. Ils occupaient donc l'ancien presbytère, au sud de l'église.Charles LE GUELLEC, riche meunier et homme politique, acheta la chapelle en l 'an VIII de la République. Début de l'acte Acquisition de la Chapelle de la Trinité. 29 messidor an 8. L'an huit de la République française une et indivisible, le vingt neuf Messidor, devant les notaires publics soussignés du département du Finistère, Duement patentés, ont comparu Pierre le Bourdon aîné demeurant aulieu de Porzembréval Et Charles Le Guellec père demeurant au Moulin de K/suot, les Deux en la commune de Plozévet, d'une et d'autre part : Entre Lesquels il est reconnu , primo que ledit Bourdon serait propriétaire de la Chapelle de la Trinité et Dépendances située sur ladite commune de Plozévet par en être demeuré adjudicataire suivant procès verbal de vente du 29 messidor an trois enregistré à Pont Croix le huit Thermidor suivant par ... pour un franc ; secundo que ladite chapelle était alors mauvais état par les différentes réparations qui y manquaient, et que le Dit Le Bourdon n'en ayant, de depuis fait aucune, comme n'ayant point eû les facultés nécessaires de les faire. Ladite chapelle se trouve aujourd'hui totalement en ruine. Tertio que Ledit Le Bourdon considérant qu'il n'a pu depuis son acquisition en retirer aucun Bénéfice, et sans aucune espérance de pouvoir en retirer à l'avenir, vû les immenses Réparations qui y manquent et la grande indigence où il se trouve Maintenant, Lui Bourdon. D'après toutes ces considérations et reconnaissances Ledit Pierre Le Bourdon en aurait proposé un abandon général audit Le Guellec, ce qui a été accepté par ce dernier, et sur son acceptation Ledit Le Bourdon a par le présent Déclaré, comme en effet il déclare faire un abandon général pur et simple et sans réservation audit Le Guellec. Acceptant de ladite Chapelle de la Trinité et dépendances située comme dit et sur ladite commune de Plozévet, pour de la part dudit Charles Le Guellec En pouvoir jouir et disposer ainsi qu'il verra de ce jour à lavenir comme de son propre Bien. Vrai et loyal acquêt , Lui, ses Hoirs, successeurs et cause ayant héréditairement à jamais le présent abandon et cession fait et amiablement convenu entre parties pour et moyennant lasomme de quarante huit francs que Ledit Le Guellec a en l'endroit payée, compté et délivré audit Le Bourdon qui l'a prise et ramassée, dont quittance générale de la part audit Le Guellec se touchant au moyen de tout quoi s'est Ledit Le Bourdon démi, dévetu et désaisi de tout droit de propriété, possession et saisine qu'il avait et pouvait avoir et prétendre en et sur ladite Chapelle de La Trinité et Dépendances, et y a vetu subrogé et supplanté ledit Charles le Guellec sans réserve à pouvoir celui-ci en jouir et disposer comme dit et de cedit jour à perpétuité comme de son propre Bien, vrai et loyal acquêt, en prendre possession et s'en approprier par tout moyen valable à laquelle fin Période des « Cent Jours ». Election du maire à la chapelle de la Trinité Au début de 1814 Napoléon revient en France et rétablit l’empire. Pendant son exil, Louis XVIII avait nommé de nouveaux préfets mais ceux-ci n’ont pas la confiance de l’empereur ; L’administration leur envoie un courrier demandant que les maires des communes de moins de 5000 habitants ne soient plus nommés par eux mais soient élus par les habitants. Pour les grandes villes, l’administration de l’empire fera elle-même les nominations.Mai 1815 à Plozévet : élection du maire et de l’adjoint. Ce jour vingt neuf du mois de mai en vertu de l’extrait du décret de l’assemblée nationale pour la constitution des municipalités, et en vertu de la lettre de monsieur le baron de l’empire , j’ordonnais l’assemblée de tous les habitans a la chapelle de la trinité lieu convenable pour voter premièrement à la nomination d’un président et après leur avoir donné lecture des pièces concernantes ne s’étant trouvé que le nombre de vingt deux votans dont je me suis trouvé à avoir toutes les voix -- J’ai décrété A l’assemblée représenté quil fallait nommer deux scrutateurs dont les votes ont été pour messieurs Poulain et Dreux ; leur ai ensuite repeté quil falait voter pour la nomination d’un maire ; ce quille s’est occupée je me suis trouvé a avoir la pluralité ayant de vingt deux votants , vingt une. Leur ayant de rechef déclaré qu’il fallait voter pour un adjoint dont la pluralité a été pour Michel le Pape de Lavoran en la commune. Leur ai de plus déclaré qu’il fallait procéder à la nomination des membres du Conseil municipal ce quil ont procédé ; dont se trouve en remplacement de Jean Le Bourdon Nicolas K/ourédan de Pouldu ayant eu vingt vois ; en remplacement d’Alain Strullu Jean Le Tymen fils de Merros Huella dix sept ; en remplacement de Yves K/ourédan Corentin bourdon de K/ongard aussi dix sept, en remplacement d’Alain le corre Guillaume le Douce de K/érou aussi dix sept, en remplacement de Démet Le Bolzer , Jacques le Goff de Mespirit ; en remplacement de Démet Guéguen , Nicolas K/loch de Kervinou. Jacques K/loch de K/sy , Jean Le Brun de Pellan et Guillaume Guichaoua de Lesneut, Etienne Hélias de Lézavrec, les neuf......... ayant eu les majorités absolues continuent leurs fonctions. Le tout terminés environ les trois heures de l’après midi avons clos le présent procès verbal et nous sommes retirés environ les quatre heures ces dits jours mois et an de l’an mil huit cent quinze. source : (A.D. de Quimper. 3M12.) Signé : Le Guellec Maire.