17 juillet 1797 - 29 messidor anV. Une journée désastreuse en baie d'Audierne. D'après les archives de l'Amirauté et réf Q152 L10 Ce 17 juillet verra la capture par les Anglais de huit marchands et la destruction de deux navires. La corvette Calliope sera jetée à la côte devant Tréogat et la flûte armée Freedom se brisera sur les rochers de Lababan en Plozévet* . (sic) LES 8 CAPTURES ( selon les anglais): •Thalia, un transport transportant une ancre pesant 6000 lbs., Une grue, la farine, le pain, du bœuf, du porc, du brandy, vêtements pour les soldats, etc. •Brig, nom inconnu, chargés avec du cognac et du vin. •Brig, nom inconnu, chargés avec du cognac et du sel. •Brig, nom inconnu, chargé avec de la farine, biscuit et une chaîne d'amarrage. •Trois chasse- marées , de noms inconnus, chargés avec du cognac, vin et dispositions. •Saint-René, Chasse-marée, chargé avec du café, du sucre, etc. Quelques jours plus tard, les bateaux de l'escadron ont détruit deux navires de commerce français, le brick Fidèle et le sloop Henri, aussi dans ''Hodierne Bay'' Le lendemain, l'escadron a capturé le Boston. En Août, l'escadron a détruit un navire français et capturé un autre. Le 28 Août, l'escadron a pourchassé et capturé les navires d'un convoi français. Vaisseaux anglais engagés dans ces événements : Pomone ; Anson ; Artois ; Sylph * Par ordonnance du 17 avril 1827, Pouldreuzic annexe la commune de Lababan, une ancienne paroisse qui fut pendant quelques temps succursale de Plozévet. La côte de Lababan d'après la carte d' Etat-major de 1855.La Calliope. Une corvette Archives Quimper152 L10 La présence constante des navires anglais bien armés dans les parages, rend le passage de la baie d'Audierne très périlleux. Le passage se fait en convoi, : la Calliope, navire de 32 canons les escorte. Le matin du 17 juillet, en raison de vents contraires le convoi des navires marchands est très étiré. La brume masque légèrement les bateaux, mais il semble que l'on compte plus de voiles qu'il ne devrait y avoir : des bâtiments ennemis, trois frégates, un brick et un côtre ( en tout 140 canons!), donnent la chasse aux français. Le signal du SAUVE-QUI-PEUT est hissé par le commandant de la Diligente. Trois bateaux rallieront Bénodet, trois autres se réfugieront à Audierne et huit seront capturés par les Anglais. La Calliope fuit les chasseurs mais elle se trouve bientôt rattrapée et à portée de canon. Son commandant Deshaye réunit ses hommes et : « Pleins de cet enthousiasme que font l'amour de son pays et la haine de l'ennemi, l'Etat-major et la maistrance délibèrent d'aller aussi près de la côte qu'il serait possible et de s'y embosser, de s'y défendre, de s'échouer et brûler plutôt que de laisser l'anglais s'emparer de la corvette » Le combat s'engage mais les ancres d'embossage lâchent et le navire s'échoue à Tréogat, perpendiculairement à la côte. Pendant deux heures les Anglais assiègent la Calliope et font usage de l'artillerie, tuant trois hommes et en blessant neuf. Les Anglais décident alors de tenter l'assaut pour piller le navire, faire des prisonniers et s'emparer du livre des signaux. Le commandant Deshayes opposera aux assaillants toute son énergie . Sur le rivage, la milice garde-côte vient au secours des Français et oblige l'ennemi à appareiller et permet l'évacuation de la Calliope. Le capitaine y met le feu en la quittant. Elle sera à moitié détruite. Les opérations de sauvetage de la cargaison et des pièces récupérables sur le navire dureront du 9 messidor an 5 au 12 thermidor. Les dizaines de barriques de vin et l'eau de vie seront entreposés au Guilvinec, sous haute surveillance. Le combat contre La Calliope coûta un mort et six blessés anglais. On déplorera aussi la mort de l'un des rares pilleurs de l'épave, blessé par balle, que ses complices avaient traîné sur la dune pour tenter de le cacher aux gendarmes et ne pas être identifiés.la Flûte Freedom. Image wikipedia ASEB 32-2 (2) Freedom , flûte de 450 tonneaux, appartient au convoi escorté par la Calliope. Sont le nom vient du fait qu'elle avait été prise aux anglais l'année précédente. Venant de Nantes, elle transporte du bois de construction et se dirige vers Brest. A 4 heures du matin l'enseigne de vaisseau Quemin voit venir 4 gros navires de guerre qui pourchassent le convoi et l'attaquent au canon de chasse. Il ne parvient pas à déchiffrer le signal de Sauve-Qui-Peut du capitaine de frégate Noguez, de la Diligente. Alourdi par sa cargaison le bateau est rattrapé par une frégate et conduit à la côte à grands coups de canons. A 7h1/2, le bâtiment est contraint de se jeter à la côte, sur les rochers à la hauteur de Lababan. La canonnade continue et les anglais tentent l'assaut. Au bout de 3 heures le capitaine ordonne d'abandonner le navire et d'y mettre le feu ; Les anglais feront main basse sur les effets de l'équipage et achèveront d'incendier le navire. Le 20 juillet le commandant rendra compte « avec douleur » au ministre et écrira : « Cette journée désastreuse prive le port de Brest d'approvisionnements qui lui étaient bien précieux, surtout en légumes frais dont il se retrouve absolument dépourvu. » L'enseigne de vaisseau Quémin fut acquitté par le conseil martial devant lequel il eut à rendre compte de sa conduite. Lettre de J. Warren à l'Amirauté :