Une nuit de novembre 1838 à PLOZEVET... Le naufrage du brick l' ''Aimable Jenny'', Un brick L' Aimable Jenny fit naufrage le 28 novembre 1838. au large de la baie de Canté. Ce navire faisait la traversée St Domingue- Nantes. C'était un navire marchand qui pouvait aussi éventuellement servir aux derniers transports d'esclaves . C'est dans la nuit du 27 au 28 novembre, à dix heures du soir, que la Jenny s'est perdue à Plozévet. Dans le nombre des passagers qui se sont noyés, ainsi que cinq hommes d'équipage, se trouvait la femme du pharmacien de St Domingue, assassiné pendant les derniers troubles sur cette île, laquelle revenait en France avec un enfant de deux ans. Cette malheureuse femme, à laquelle il était impossible de porter aucun secours, s'est constamment tenue sur le pont du navire avec son enfant sur les bras.Ses cris et ses lamentations n'ont pas discontinué depuis dix heures jusqu'à trois heures du matin, heure à laquelle elle a disparu avec le navire. On compta 12 morts dont le capitaine Moiseau et son second. Six personnes furent sauvées dont Victor Ecorse, 19a, de Chantenay, novice sur le navire. Des cadavres vinrent à la côte sur la palud de Canté : 29 novembre à Palud Pellan : un noyé est découvert à la côte. Il a 13 ans et est originaire de St Domingue. 1er déc : enfant de 9 à 10 ans, non identifié, tout nu, découvert à Porzembréval. 30 décembre devant Pellan : homme de 50 ans portant une marque sur sa chemise, l'identifiant comme membre de l'Aimable Jenny. Non transportable. Enterré dans la falaise à Pellan, en présence de Henri le Gall, 25ans et Jean Marie le Brun 22ans, cultivateurs au village.Les lignes qui suivent situent l'événement dans le contexte social de l'époque : L'indépendance de Haïti : Climat social en quelques lignes. Q uand éclate à Paris la Révolution de 1789, Saint-Domingue (qui ne prendra le nom d’Haïti qu’à l’indépendance en 1804) sur la partie occidentale de l’île espagnole d’Hispaniola, est la plus prospère des colonies françaises : à elle seule, elle fournit les trois quarts du sucre de canne produit dans les Antilles françaises. En 1791, c'est une période de guerres civiles pendant laquelle les habitants, les petits blancs, les noirs et mulâtres se disputèrent le pouvoir. Dans la nuit du 22 au 23 août 1791 éclate une violente insurrection Esclaves noirs et affranchis revendiquent la liberté et l'égalité des droits avec les citoyens blancs. 23 août 1791-Incendie de la plaine du Cap massacre des Blancs_ gravure d'époq ue Dans les années 1800, près de 20.000 blancs français doivent fuir l'Ile et vont faire tripler la population de la Louisiane La métropole continue à menacer son ex-colonie, à corrompre ses dirigeants et leur opposition, ce qui lui permet aussi d'obtenir en 1830 une énorme "indemnité" pour la perte des terres des colons. Ceux-ci s'empressent de la placer en diverses rentes 1802 : l'expédition française de Saint-Domingue tente de rétablir l'autorité de la France Février-avril 1804, revenant sur sa promesse, Dessalines fait massacrer les derniers Français encore présents dans l'ancienne colonie. 6 octobre 1804, Dessalines est proclamé empereur sous le nom de Jacques 1er ; Haïti devient un empire. 20 mai 1805 , la première constitution impériale d'Haïti est signée. Dans le contexte de l'esclavage et de son héritage social et économique, a elle été une quasi guerre raciale. On y lit :"Toute propriété qui aura ci-devant appartenu à un blanc français est incontestablement et de droit confisquée au profit de l'État." Le 17 avril 1825 , sous la restauration, une ordonnance du roi Charles X reconnaît l'indépendance contre une forte « indemnité d'indépendance » Les marchands et trafiquants français continuent à fréquenter Haïti . En 1829, L'''Aimable Jenny '' rapatriera en France le mystérieux capitaine J-L Favre, blessé lors d'un n ième naufrage qu'il aurait provoqué, sur la barrière de corail, dans un endroit qu'il connaissait parfaitement. Il était le fils d'un glorieux corsaire du Havre, qu'il n'a jamais égalé... ... Plus de signe de vie depuis cette traversée, le capitaine a disparu : « ABSENT SANS NOUVELLES ». C’est sur ces trois mots écrits en gras que s’achève le dossier de capitaine au long cours de Jean Louis Favre – dossier qui se clôture ainsi, faute de renseignements, un peu moins de neuf ans après la dernière péripétie concernant l’intéressé . 1838 : Le bulletin colonial (numérisé sur Gallica) rapporte une révolte des esclaves affranchis qui refusent de travailler tant que les salaires ne seront pas augmentés et leurs libertés effectives.