A Plozévet en 1906, dans un
climat électoral agité,
Le député-maire Georges Le Bail
crée son journal ''Le Citoyen''
Fondé à l'occasion des élections législatives de mai 1906 pour soutenir la
candidature de
Georges Le Bail ; disparaît ensuite , puis
reparaît en 1910 à l'occasion des élections législatives d'avril
Arrêt le 28 juin 1940. Ce jour là il n'a qu'une page et adresse ce message
: et reparaît en 1951 à l'occasion des élections législatives du 17 juin
Comme dans les journaux réactionnaires ou cléricaux, le style est souvent
très
imagé . Le ton y est caractérisé par une ironie insolente, mordante et
volontairement provocante.
Voyons quelques exemples !
6 mai 1906 :
A Plozévet
Depuis trois mois, l'or était répandu dans cette commune où
M. Le Bail est maire, dans le but de recruter des partisans de
M. de Servigny.
On répétait constamment dans la commune trois semaines
avant le scrutin que l'adjoint-maire, M Cabillic , serait
assommé dans la cour de la mairie et que 200 hommes
résolus s'empareraient de l'urne (comme à Douarnenez).
Mal en prit aux réactionnaires qui se présentèrent en bande
dans le but, sans doute de faire un mauvais coup.
La présence de républicains très nombreux déjoua leurs
projets et fit échouer leur tentative.En 1910, les élections à Plozévet.
A Plozévet, toute la matinée se passa dans le calme le plus parfait et
sans le moindre incident. Le scrutin était
observé par deux partisans de M. de Servigny.
Vers 1h.1/2 de nombreux votants se trouvaient dans la salle ; d'autres
électeurs stationnaient aux abords sur la
cour. C'est à ce moment qu'arrivèrent les trois prêtres* de la commune
avec leurs amis, oh ! bien peu !...
* Jean-Marie Guirriec-recteur ; Kersaudy Yves ; Mével Nicolas.
Leur venue provoqua naturellement un mouvement de curiosité et la
circulation se trouva un moment
embarrassée.
Le recteur s'impatienta.Du seuil de la porte, gesticulant et criant il fit
aussitôt un sermon sur ses droits de
citoyen, la liberté de vote etc.... et naturellement le rassemblement se
fit plus dense, chacun essayant de se
rapprocher pour ne rien perdre de cette homélie d'un nouveau genre.
Cela ne faisait pas l'affaire de l'abbé Guirriec qui prétendit qu'on
l'empêchait de voter. Et il pérora de plus belle,
protestant contre l'obstruction qui lui était faite.
Le populo de Plozévet tolère parfaitement à l'église les diatribes des
curés bavant sur les manuels d'histoire mis
à l'index. Il supporte également sans récrimination les refus de pâques
appliqués cette année dans une très large
mesure aux parents réfractaires aux injonctions répétées de la gent
cléricale
Pour lui, les prêtres sont ainsi dans leur rôle et leurs objurgations le
laissent absolument indifférent.
Mais il n'entend pas que les suppôts de Rome vienne lui faire la loi un
jour d'élection. Foncièrement républicain,
il tient à être libre dans la manifestation de ses sentiments politiques.
Cela ne faisait pas l'affaire de l'abbé Guirriec qui prétendit qu'on
l'empêchait de voter. Et il pérora de plus belle,
protestant contre l'obstruction qui lui était faite.
Le populo de Plozévet tolère parfaitement à l'église les diatribes des
curés bavant sur les manuels d'histoire mis
à l'index. Il supporte également sans récrimination les refus de pâques
appliqués cette année dans une très large
mesure aux parents réfractaires aux injonctions répétées de la gent
cléricale
Pour lui, les prêtres sont ainsi dans leur rôle et leurs objurgations le
laissent absolument indifférent.
Mais il n'entend pas que les suppôts de Rome vienne lui faire la loi un
jour d'élection. Foncièrement républicain,
il tient à être libre dans la manifestation de ses sentiments politiques.
Les cris de :
Hou ! La calotte
Vive l'histoire de France !
Pasq youd ! (Pâques bouillie = refus de pâques)
retentirent vifs et pressés, et firent comprendre au recteur l'inanité de
ses attaques contre l'école laïque et le le
peu de cas que l'on faisait de ses manœuvres électorales .
Notre homme en est blême de colère.
Le torse cambré, la tête haute et la figure dure et contractée, l' œil
étincelant sous ses noirs sourcils, il lance
ses foudres sur les électeurs qui s'esclaffent : il qualifie de zéros les
conseillers municipaux qui ne sont pas là
pour le recevoir et lui baiser le bas de la soutane.
Cependant les huées de la foule accourue pour assister à la petite comédie
attirent l'attention du président du
bureau, l'adjoint-maire M. Kéravec.
Après s'être rendu compte de ce qui se passe, il prend son écharpe et
invite ces messieurs prêtres à entrer dans la
salle et à voter, s'ils le désirent.
Mais en voici bien d'une autre :
M.le Recteur veut, pour lui et ses partisans, la liberté de vote que nul
ne songe à lui contester ; il réclame encore
l'engagement d'honneur qu'il ne sera fait aucun mal ni à lui ni à ses
amis.
M. Kéravec recommande à tous de ne point molester les curés et rentre dans
la salle, suivi de quelques autres
électeurs qui votent tout à leur aise.
Pourquoi donc l'abbé Guirriec, ses vicaires et les autres partisans
n'ont-ils pas agi de même ?...
Pourquoi ont-ils préféré continuer leur discours sur la cour, essayant de
prouver qu'on les empêchait de voter, et
s'en retourner ensuite bravement chez eux ? ... Mystère .
C'est leur affaire assurément. Mais de quel droit viennent-ils ensuite se
plaindre de l'obstruction qui leur a été
faite ?Que les curés fassent leurs sermons à l'église ; rien à redire.
Mais qu'ils ne viennent pas conter des sornettes et
chanter des airs de bravoure aux gens, en dehors de leur ministère : cela
ne mord pas à Plozévet et M. Guirriec
en a fait l'expérience.
Mairie de (env 1885) à 1933
Entrée ouest de la cour