en juillet 1930
Ecoliers de Plozévet
en Promenade scolaire à Brest.
En1930, la toute nouvelle école privée a attiré de nombreuse élèves .
Georges Le Bail va faire tout son possible pour rendre l'école publique plus attractive. Voici le récit, par son
journal Le Citoyen, de la première promenade scolaire en voiture vers Brest où l'accueil a été soigneusement
préparé .
Transcription d'un article du journal « Le Citoyen ».
(images importées.)
« le départ est fixé à cinq heures, pas un seul absent, les quatre-vingts élèves sont répartis entre les
autos et nous voilà en route.
L'air vif du matin fouettait les joues roses qui se pressaient aux portières, bientôt ce furent des chants
puis des cris de joie et d'admiration , à chaque changement d'horizon, de paysage.
On fit deux petites stations à l'aller : Châteaulin et Landerneau.
Pendant l'arrêt les élèves contemplaient les cours d'eau calmes et paisibles qui traversent ces deux
villes et qui font contraste avec les vagues de la mer par gros temps.
Nous arrivons à Brest, des délégués de la municipalité nous attendent et nous font bon accueil.
Alors commence le défilé dans les rues.
Les élèves, en groupes, suivent les guides qui
nous font voir les halles, très mouvementées à
cette heure là ; ensuite, c'est le musée dont de
nombreux tableaux intéressent maîtres et élèves.
Du cours d'Ajot on observe le port de commerce
qui ressemble à une vaste usine flottante, la
rade, le goulet, le pont de Plougastel, etc....
Il est midi. L'appétit se fait sentir.
Au tournant d'une rue, les enfants envahissent la boutique d'un marchand de gâteaux et de bananes. A peine
ont-ils fini de croquer leurs dernières brioches qu'on est rendu à la cantine scolaire où l'on déjeune.
Leur grand appétit s'apaise après un copieux repas préparé pour nos élèves pour la circonstance et d'un prix
très modique.M. Tiercelet, le sympathique adjoint de la ville, leur a fait une distribution de jouets et de gâteaux ; le babil
augmente, la salle devient bruyante, c'est la fête.
Dans l'après-midi on se rend à l'arsenal.
Que d'exclamations devant le grand pont qui s'ouvre, la grande grue qui tourne, les énormes bateaux dont les
uns circulent, les autres immobiles.
On nous fait visiter le « Lorraine ». Il fallait voir les élèves à la file indienne monter et descendre les escaliers,
parcourir les galeries, les corridors dans une demi-obscurité.
Ce qui frappa surtout les élèves ce fut les tourelles, les gros canons, des canons lance torpille, le blindage.
On se rend ensuite au musée de la Marine où l'on voit
la marche progressive dans la construction des
bateaux ; on termine par la visite du canot de
l'Empereur (Louis-Napoléon)
Dans la rue de Siam, nous visitons le grand magasin
des « Dames de France » où l'aimable directeur nous
fait parcourir les nombreuses galeries de
l'établissement et remet à chaque élève un petit jouet
comme souvenir de son passage.
Comme ils sont heureux nos petits visiteurs, leur joie
devient exubérante, ils font de nombreuses
emplettes , s'arrêtent à chaque instant, s'interpellent,
se pressent, se hâtent, car c'est bientôt l'heure du
départ.
Il est cinq heures, on regagne les voitures
pour le retour. La route nous semble courte
malgré un crochet par le pont « Térénez»
où l'on fait une pause.
Nous passons de nombreux bourgs, les chants des élèves attirent les curieux sur le pas de leur porte.
A l'arrivée à Plozévet, de nombreux parents sont là, attendant le retour de la caravane ; on rentre heureux et
content d'une si bonne journée dont les enfants garderont un durable souvenir.