Autrefois à Plozévet,
Un fait divers de Juillet 1931,
rapporté par ''Le Progrès du Finistère'.'
Une sauvage agression lors d'une promenade
scolaire de l'école libre, à Landévennec:
Commençons par placer l'événement dans le contexte politico-religieux de ce premier tiers
du 20ème siècle:
Les renseignements qui on permis de reconstituer ce bref historique proviennent des rapports de conseils municipaux et du
document « Foi et laïcisme » élaboré au cours de l’enquête pluridisciplinaire des années 1960, par Madame M.C. Gasnault –
Béis.
Le recteur Jean-Marie GUIRRIEC arriva à Plozévet en mai 1908, il avait 44 ans et l’église vivait l’une
des périodes difficiles de son histoire. Pour se défendre le clergé intensifia la vie religieuse et institua plus
de contraintes ainsi qu’une sorte de contrôle de la dévotion des paroissiens.
L’évêque demanda au recteur de tenir un journal paroissial en le mettant en garde :
« Vous êtes dans la fosse aux lions à Plozévet »...
M. Guirriec craignait Georges LE BAIL, député-maire très influent que l’on avait surnommé « an escop
rû » (l’évêque rouge).
Le recteur écrivait que les paroissiens « se laissent trop facilement égarer, terrorisés par les promesses et
les menaces du pouvoir civil »
De son côté le maire redoutait la portée des sermons du recteur !
Pour maintenir des rapports corrects avec le maire, le recteur renonça à l’achat d’un terrain pour y
construire une école chrétienne et la guerre vint ensuite stopper tous les projets.
Jean Marie Guirriec fut muté à Briec en 1925, et son successeur, François Abjean, ne resta que
quelques jours, priant l’évêque de ne pas le maintenir à Plozévet.
En mars 1925, il remplaça donc Jean SALIOU à Tréméoc. Ce dernier devint recteur de Plozévet :
il avait été formé pour défendre le catholicisme contre la laïcité, et son premier objectif fut de fonder une
école chrétienne.
Il écrivit : « La nécessité de cette école se fait sentir dans une paroisse si populeuse et où l’esprit laïc
fait des ravages »
L’école libre ouvrit ses portes à la rentrée de 1928.Ne pouvant s’opposer à cette ouverture d’école catholique, Georges Le Bail fit des efforts pour rendre
l’école publique des filles plus attractive et compétitive.
De nombreuses améliorations furent apportées ( Classe enfantine, gratuité des fournitures scolaires, TSF,
cinéma éducateur, ....) Ce fut aussi le début des sorties scolaires en car.
De son côté, l'école libre accueillit de son mieux les élèves et organisa également des sorties en car.
Le 8 juillet 1931 ce fut la visite de l'Abbaye de Landévennec.
Un autocar P.O. Années 1930
Le journal Le Progrès du Finistère, favorable à l'Eglise, raconte :
''Mercredi, 8 courant, les enfants de l'école libre de Plozévet revenaient d'une promenade à Landévennec.
Sur un parcours de 3 kilomètres, leur automobile fut suivie par 3 autocars du P.O. [Compagnie Paris-
Orléans]
Entre Ploéven et Plonévez-Porzay, un peu avant la bifurcation qui mène à la chapelle Sainte-Anne, les
autocars dépassèrent l'auto des enfants ; Le premier avait fait signe à l'auto de s'arrêter, et était allé se
placer à une dizaine de mètres devant elle ; les deux autres s'étaient aussi portés en avant, de façon à barrer
la route.
On vit alors brusquement les conducteurs des trois autocars descendre, accompagnés de trois voyageurs.
Ils ouvrirent violemment la portière de l'auto, criant au conducteur ;
'' Descends donc qu'on te tue !''
C'est en vain qu'ils tentèrent de l'atteindre ; deux caisses, fort heureusement, le séparait d'eux.
Ils continuaient entre temps à l'accabler de menaces Tout ce qu'ils purent faire à ce moment c'est d'arracher
la ceinture d'une enfant.
Une des religieuses qui accompagnaient les enfants s'étant portée à leur secours, l'un des voyageurs qui
était descendu se mit à l'insulter . L'apache poussa l'audace jusqu'à lui administrer un violent soufflet, en
proférant ce blasphème :
'' Allons, continuez à prier votre bon Dieu ! ''
Tout à coup une vitre vola en éclats et une poignée de petits cailloux pénétra dans l'automobile : deux
d'entre eux atteignirent une enfant au visage. Inutile de dire que toutes étaient affolées.
L'un des tristes personnages auteurs de l'attentat, commit le vandalisme de couper les pneus de deux roues.
Cette scène de violence dura 5 minutes, et les autocars reprirent leur route.
L'automobile des enfants poursuivit sa route, mais le conducteur ne tarda pas à constater le dommage
qu'avait subi sa voiture.
Au sanatorium de Notre-Dame de la Clarté, les roues à grand' peine furent remises en état, grâce à la
complaisance du directeur de cet établissement.
Saisis de l'affaire, les gendarmes de Locronan vinrent sur place constater les dégâts.
Ce n'est que vers minuit que les enfants arrivèrent à Plozévet.
Depuis déjà 4 heures de temps, les parents angoissés les attendaient.''Nous n'avons eu aucun témoignage de personnes dont les mères, grands-mères ou arrière-grands-mères ont vécu cette
mésaventure.
Il est cependant très probable que les lauréates du Certificat d'études participaient au voyage.
Pour les élèves des écoles libres, le Certificat avait eu lieu à Plonéour-Lanvern.
Liste des lauréates, fournie par le même journal , ainsi que leurs identités probables :
Marie BOURDON (Bien) ° nov 1919 Pellan_ pupille de la nation (père Christophe)
Marguerite Le GALL ° 12 juill 1919 Pellan ; *1939 avec Michel Le Pape ; +2000 Pouldreuzic
Joséphine Le BERRE ° 26 avr 1918 Leuré (fille de Isaac Le Berre et Mie Louise Le Berre)
Michel Kerloc'h
Corentine le BERRE
+Brest 1984
(Bien)
*1938
° 16 août 1919 Lesneut ( fille de JM le Berre, MJ Cornec)
sa marraine(?) T° est cultiv à Kéréni
Bernadette NAROUR
Françoise COROLLER ° 26 avr 1918 Merros ( René et Françoise le Moal)
Marie-Jeanne PEUZIAT ° 20 nov 1919 Pellan ( Christophe, Mgte Hénaff)
Marie PEUZIAT ° 15 juin 1915 Pellan * 1935 Christophe Hénaff ; +2001 Pt Abbé ( Pierre et
Mie F Le Gall)
Les élèves en 1929-1930.