Autrefois à Plozévet
à Palud-Kéristévet,
La maison du fayot.
En 1909 le nouvel évêque de Quimper, Mgr Duparc, impose au recteur
Guirriec de tenir un journal pour le
tenir au courant de la vie Plozévétienne :
Le climat est alors étouffant dans « la fosse aux lions » et il le
restera pendant des décennies.
L'évêque de Quimper et Léon, Monseigneur Duparc, multiplia les
circulaires
concernant la danse et la moralité des jeunes.
C'était le temps des articles polémiques que s'échangeaient le journal
de Georges Le
Bail et les journaux de ses adversaires politiques.
Le 13 juillet 1933 on lisait dans Le Citoyen :
« M. René Hénaff vient de construire une salle de danse à la
Palud-Kéristévet, à cent
mètres de la mer qui retentit comme un tonnerre dans les galets, à
marée haute, quand la
brise est forte.
Toute cette population de travailleurs de la terre, de marins et de
goémoniers, a la vie
dure et, pour se dégourdir l'esprit et les jambes, la jeunesse, une
belle jeunesse saine et
robuste, va pouvoir s'en donner à cœur joie et oublier au son de la
musique, en exécutant
un pas de danse, les soucis et les fatigues de la semaine.
Il y avait foule le dimanche 9 juillet dans l'élégante salle de René
Hénaff.
La barbe d'un capucin (pas celle qu'on mange en salade) avait passé la
veille par
Kéristévet pour empêcher le scandale de s'accomplir.
Tout est scandale en dehors du cinéma clérical.Tout doux, mon révérend
père.
Mêlez vous de ce qui vous regarde. Au nom de la liberté vous pouvez
célébrer la messe,
les vêpres et défiler en procession, à votre fantaisie. Le maire vous
laisse toute liberté
pour régler les affaires de la religion qui vous regardent.
De grâce, ne venez pas fourrer le nez dans nos affaires.
A Pouldreuzic, vous commandez.
A Plozévet, mon révérend père, seriez-vous escorté d'un fils Hénaff ou
de tous ses fils
réunis en escadron, vous êtes sans pouvoir et vous n'avez, comme
l'escargot, qu'à rentrer
dans votre coquille où la vie est douce. »
Les anciens se souviennent de ce bâtiment, hangar construit avec des
galets de mer, que l'on baptisa
« la maison du fayot ».
C'est dans ce hangar que furent rassemblés, dans un premier temps, des
allemands victimes des
combats du 23 août 1944 en baie d' Audierne et les survivants de
l'échouement du V721.
A la fin de la guerre, Jean BERRE de Lesneut voulut y organiser un bal
de noce.
Il fallait un petit orchestre !
Malgré ses recherches, il n'en trouva qu'un seul... qui n'avait, hélas,
qu'un seul morceau à
son répertoire!!
Ce fut donc la même rengaine qui se répéta toute la soirée....mais
Lesneut en parla
longtemps
Le hangar servit également d'habitation pour les prisonniers allemands
à la fin de la guerre
39-45 : ces derniers devaient participer à des travaux d'intérêt
général comme la construction
de routes, telles que la route de Kergabet et la route de Gorréquer à
la mer que l'on appela
« la route des allemands ».
Le 16 décembre 1945, le conseil municipal écrivait dans son compte
rendu :
« Construction du chemin rural de Kerrest :les dépenses sont évaluées à
350 000F
soit 175 000F pour la commune (emprunt à 3% sur 15ans) Pour mener les
travaux
à bonne fin il y a lieu de rechercher un régisseur comptable : Pierre
Guéguen sera
chargé de régler les dépenses et de s’assurer de la bonne marche du
chantier .
Une partie du travail sera effectuée par des prisonniers allemands.
Emprunt auprès des particuliers à 3%.
Chemin rural n°7 de Kergabet : une subvention de 25% accordée par
décision
ministérielle + 25% par le département. 11 exploitants sont intéressés
et les travaux
seront exécutés en régie avec l’aide des prisonniers allemands. (851
m).
Emprunt à 3% sur 30ans au C.A. Il y a urgence, travaux immédiats. »