Autrefois à Plozévet Ouest Eclair_25 janvier 1938. M e Rospabé habitait dans la grande maison qui appartient aujourd'hui au Dr Poulhazan. Les personnes qui l'ont connu disent qu'il était distant et pourtant charmeur auprès des jeunes femmes.... Une image est restée dans la mémoire des habitants : un jour, à la fin des années 30, il sema de nombreux dossiers dans la rue, depuis les fenêtres du premier étage. Quand on essayait d'en savoir un peu plus, on s'entendait répondre : « Oh, oui ...celui là !», puis silence . La presse fournit la liste des victimes. Les journaux de 1936 et 1938 nous en diront un peu plus. ( le Citoyen ; Le Finistère ; Ouest Eclair) Mars 1936 :• Janvier 1938.L'Ouest Eclair consacre une pleine page à l' « Affaire », qui s'étala sur deux jours ; en voici des extraits : « Tout le pays de Plozévet est là, dans la salle d'audience, où les hautes coiffes bigoudennes jettent leur note crue. Si les hommes n'étaient pas découverts, comme le veut le respect dû aux magistrats de la cour et à la solennité des assises, combien de petits chapeaux ronds à trois rubans ne verrait-on pas. [...] L'accusé Rospabé Pierre Marie, est né le 23 août 1882, à Bannalec, arrondissement de Quimperlé.Il était établi notaire à Plozévet. Il est détenu depuis fin février 1936. Rospabé avait été nommé, par décret du 29 janvier 1912, notaire à Plozévet. A partir de 1924, il commença à négliger son étude pour s'occuper d'agriculture, d'élevage et se livrer avec une certaine frénésie à des spéculations immobilières qui, par suite de la baisse survenue quelques années après sur les immeubles, furent désastreuses et l'obligèrent à contracter des emprunts. Pour faire face aux frais de ses acquisitions et assurer le lourd service des intérêts de ses emprunts, Rospabé, à partir de 1931, n'hésita pas à disposer des fonds et de certains titres et valeurs qui lui étaient confiés par des clients et à leur donner une destination autre que celle qui était spécifiée. En même temps, faisant preuve d'une méconnaissance absolue de ses devoirs professionnels, il délivra des reçus irréguliers, non détachés du carnet à souche réglementaire, omis de faire mention sur ses livres des sommes et valeurs qu'il recevait, se rendant coupable de fautes disciplinaires, dans le but évident de dissimuler ses détournements et de les faire échapper au contrôle de sa comptabilité notariale. » En juin 1935, la Chambre des notaires de Quimper conseilla à Rospabé de confier à M. Poulhazan, ancien notaire, le soin de gérer son étude pour sauvegarder les intérêts des clients. Devant le refus de Rospabé de quitter son étude, le parquet fut saisi de l'affaire. 63 abus de confiance pour un montant de 600 000F furent relevés. Le 7 janvier 1937, la Cour d'Appel de Rennes le destitua de ses fonctions de notaire. M. Rospabé fut condamné à deux ans de prison. Ce 25 janvier1938, il lui restait un mois à faire.