Vers 1963 à Plozévet:
Réunion d'information sur le remembrement.
Mr Henry, ancien instituteur, était maire et présidait.
Ici nous évoquerons quelques aspects du remembrement, sans entrer dans
les détails et
en survolant les souffrances qu'il a parfois engendrées dans les
villages.
En 1963, Plozévet comptait 10 000 parcelles (surface moyenne 34 ares)
Pour illustrer la transformation des paysages, voici d'abord une
présentation du secteur de Ménez
Kervern vu par Géobretagne en 1950, puis vers 2020.
Les anciens qui ont connu cette zone se souviennent des talus, des
bosquets et des chemins creux des années
50-60. Actuellement les grands champs de céréales et le maïs recouvrent
tout le secteur et les talus restants
devenus, eux aussi, gênants ont été rasés ainsi que leurs taillis.
La Compagnie du Vent ne s'est pas trompée...ça souffle dans le secteur
!
En 1974, dix ans plus tard, on lisait dans Le Monde :
À TRAVERS LA BRETAGNE DES SITES MENACÉS, des paysages qui
disparaissent
Par MARC AMBROISE-RENDU. Publié le 03 août 1974
[...]
Et puis, comme toujours, on traverse les communes "sinistrées " par le
remembrement.
À Plozévet, exposée à tous les vents, les bouteurs ont rasé 350
kilomètres de talus. Constat de Jean
Perhirin, cultivateur local : " Les passereaux insectivores ont
disparu, les moineaux, qui mangent les
récoltes, pullulent.
On est obligé d'enterrer les hangars car les perturbations sont
devenues des tempêtes. "On ne peut pas nier que l'arrivée des machines
agricoles modernes nécessitait des espaces dégagés plus
vastes, ainsi que le tracé de chemins d'exploitation plus larges et
utiles à tous.
On ne doit cependant pas oublier les souffrances des petits
cultivateurs dont les doléances ont rarement été
prises en compte, même si des réunions de concertation étaient
(rarement) organisées.
Photo de Jean Bourdon pour Le Télégramme.
Souvent les mines sont graves. Beaucoup avaient été autrefois élèves de
Mr Henry et chacun
s'est senti bien peu de chose à cette occasion !
Les premiers projets viennent d'être connus.
Les limites des nouvelles parcelles ont été établies sur plans :
Bien sûr, les champs sont, en apparence, plus étendus mais, recevoir
des talus et un chemin creux
à la place de la terre à blé... ce n'est pas réjouissant, c'est même
vexant !!
Les champs ne seront vraiment plus grands que lorsque toutes les
souches et les pierres auront été
soigneusement enlevées.
Le Bull ne fera que dégrossir, le cultivateur fera le reste .
Il faudra ensuite des années pour rendre cette terre fertile !
La trace du chemin creux se verra longtemps dans les cultures et le mal
de dos sera là pour
toujours.
Le coup d' œil aux cartes est bien trompeur mais il fallait éviter d'en
faire trop de bruit !!
Et puis ... le cultivateur n'aime pas se plaindre.