La vente de primevères
( années 70 ?)
Photo de Jean Bourdon * et témoignage de Pierre- Jackez Hélias
*le visage est volontairement flouté.
Les anciens disaient « boked a Loch » car les primevères poussaient en
grande quantité autour de
la chapelle du Loch* de Lababan, aujourd'hui disparue.
Dans Le Cheval d'Orgueil , Pierre-Jackez Hélias donne son témoignage sur
la cueillette des
primevères:
''Un délice au printemps est la primevère, le « bouquet de la foire du
Loc ». Nous en faisons des bottes serrées que nous broutons avec
ravissement bien qu'elles soient parfaitement sans goût. Avec du gros
sel ce serait parfait :
« mangez le printemps, petits, dit la vieille Marie-Jeanne Bourdon, en
attendant que l'hiver vous mange . »
L'oseille sauvage* est notre régal, avec les jeunes pousses de ronces.
Nous rentrons à la maison avec des filets de salive verte autour des
lèvres et nous mangeons moins de pain .
Autant de gagné.''
*An triñchin,La chapelle du Loch
aujourd'hui disparue
Saint Guénolé était le patron de cette chapelle isolée à l'est de Lababan.
(cf carte page 3)
Sa construction, commencée avant la fin du XVème siècle, ne fût terminée
qu’au siècle suivant (1533).
D’après le procès verbal de prise de possession, de cette chapelle par les
seigneurs de Logan, en 1636, (elle
appartenait à cette date à Nicolas de Ploeuc, Seigneur de Quilliou, en
Plogastel).
Cette chapelle (appelée aussi Notre Dame des Grâces) mesurait 18m50 de
long, 7m90 de largeur et
d’une hauteur d’environ 4m.
A la révolution, le 8 thermidor An III (26 juillet 1795), elle fût vendue
comme bien national à
Philibert le Borgne de Lababan pour le prix de 1500 livres.
Par la loi du 12 septembre 1791, Lababan devint, pendant ces quelques
années troubles, une
paroisse succursale de Plozévet où officiaient des prêtres
constitutionnels.
Les champs et prairies entourant la chapelle se couvraient de bouquets de
primevères au début du
printemps et les enfants des villages voisins allaient en cueillir des
poignées. Des témoignages d'enfants nés
au début de la guerre de 14, nous sont parvenus.
Une foire qui eut jadis une certaine importance, se tenait au Loch le
dernier jour de mars. Jusqu'au début du
20ème siècle, on y pratiquait des jeux originaux mais atrocement cruels
envers les animaux.
Elle fut supprimée pour cette raison.
Quelques dates :
1792- 1794 : Ministère clandestin de l’Abbé Riou (prêtre réfractaire)
1904 : Le dernier pardon fût célébré
1907 : Chute du toit
1938 : DémolitionCarte d'Etat-Major de 1850