La Balade du Téléthon du samedi 7 décembre 2019.
De Ty Dour à St Ronan
par la ligne du Train-Carottes.
Ty Dour
Au confluent de deux ruisseaux, les ruines du moulin se
remarquent à peine. La route passait autrefois à proximité et
c'est par une fenêtre au niveau du toit que l'on accédait à
l'intérieur. L'actuel petit parking était alors la réserve d'eau
du moulin. Il fut comblé par les terres issues des fondations
de la maison de retraite de la Trinité.
(photo 2012)
Ce moulin dépendait du manoir de Lanavan. Il était associé à deux
moulins à vent situés à Ménez
-Kersiouret, qui étaient encore debout dans les années 50... en mauvais
état, il est vrai !
Kerlagadec-Kerguivic...
Nous sommes ici sur des parcelles de la ''terre des tailleurs'', terres
riches où
l'on cultivait le lin, et bien sûr, le chanvre.
Dans cette vallée, au sud de la ligne, il y avait un routoir, à l'écart
de
habitations.
Le Cosquer...(ar Gosquer : le vieux village)
(entre Kerlagadec et Kermadu)
Sur le cadastre de 1828 on distingue encore les chemins autour du
village disparu.
Les parcelles portent encore le nom de ''Cosquer''
''en datte du 24jour de juing de l’an 1422, le Cosker appartient à
Jehan Martin, noble.''
le village a disparu bien avant la Révolution. Il cachait, dit-on, de
terribles secrets et les âmes des anciens
y planeraient encore .
Dans les années 50, les hommes y jouaient aux quilles le dimanche, mais
il était fortement déconseillé
aux femmes et aux enfants de s'en approcher !
La ligne du train Carotte.
Peinture de Bruno Pilorget
Notre petit train a commencé à circuler fin 1912. Le trajet :
Pont-L’Abbé – Plozévet durait 1h 20mn. (Vitesse moyenne :
18 km/h).
Dans chaque wagon de voyageurs, on disposait de 7 places
assises de 1 ère Classe et 35 de seconde Classe, plus 8 places
debout !L'écrivain Pierre-Jakez Hélias l'a connu quand il était enfant
:
Pour lui et pour tous les enfants de l'école, la locomotive était le «
cheval noir », un être vivant qui soufflait,
suait et crachait. Il avait ses humeurs et ses jours de fatigue, il
boudait parfois lorsque l'on avait trop chargé
ses wagons.
Durant la guerre de 1914-18, à cause du manque de personnel, le
fonctionnement fut perturbé (le maire de
Plovan proposa d’employer du personnel féminin et il y eut une
bigoudène chef de gare à Plozévet !) .
C'est par ce train encore que revenaient les dépouilles des soldats
morts « au Champ d’honneur » .
Il va fonctionner difficilement jusqu’en 1931. En avril, il sera
remplacé par un service d’autobus .
La suppression du service voyageur sera votée par le Conseil Général en
octobre 1935.
La gare de Plozévet sera achetée par la commune en 1943.
Elle sera détruite et, en 1953, la SNCF construira un bâtiment
préfabriqué pour son centre de vacances,
sur le terrain communal . Il sera aussi cantine scolaire avant de
devenir le foyer communal.
La gare de Landudec- Kervinou :
A 12 min. de Plozévet et à 15 min. de Pouldreuzic, c'était un arrêt
facultatif réservé aux voyageurs sans
billet et aux chiens accompagnés ! Il fallait faire signe au
conducteur. En 1912, un projet non réalisé,
prévoyait qu'un train venant de Plogastel y rejoigne le train carotte,
pour continuer vers le Pont d'Audierne.
St Ronan, pourquoi à Plozévet ?
Un bout de légende....
St Ronan, fatigué par les fidèles qui venaient le visiter sur la
montagne de Locronan, prit un jour un gros
galet et le lança très loin devant lui, en faisant le vœu d'aller finir
ses jours là où il tomberait.
Il s'abattit à 20 km dans un coin solitaire du plou de St Démet.
St Ronan s'y bâtit une logette . Quand il mourut les voisins lui
taillèrent un sarcophage en pierre, mais les
gens du Porzay vinrent chercher le corps du saint et le sarcophage
resta vide....
La chapelle et le site
Yves-Pascal Castel est un prêtre catholique du diocèse de
Quimper et Léon, né à Saint-Pol-de-Léon le 3 avril 1928.
Chercheur en histoire de l'art français, il est spécialisé dans
l'histoire de l'art religieux breton.
Les lignes qui suivent et le dessin, sont extraits d'un article
qu'il a signé dans le presse locale, en août 1981.
« Modeste édifice que l'on s'étonne de voir en appareil de pierre sur
les quatre faces
Des marques de tailleur de pierre (cf ci-dessus) remontent à plus
ancien que la date gravée sur le pignon :
1720.
C'est donc qu'ici il y eut autrefois un édifice important.
On a d'ailleurs remarqué en nettoyant l'enclos de la végétation
envahissante, des places où l'herbe pousse
mal, dessinant sur les côtés nord et ouest comme le plan d'un édifice
plus vaste.
Un sarcophage gît au nord de la chapelle, à moitié enterré.
Un examen attentif permet d'y voir autre chose qu'une simple auge de
pierre grossièrement taillée pour
recevoir un corps humain.
Le tombier de l'époque a fait œuvre sérieuse, ornant la base d'une
moulure en talon. A la hauteur du buste
quatre renflements sont sculptés. Le trou du fond est habituel dans ce
type de monument funéraire. »
La chapelle a été reconstruite vers 1720, à partir des pierres de
l'ancien manoir de Kéringard (1) vendu en
1702 par son propriétaire de l’époque Guy de Lopriac, chantre et
chanoine de Quimper, à la fabrique de la
paroisse (François Aléno de Kersalic était recteur).En 1981 la chapelle
était dans un état alarmant .
Un comité s'est créé autour de Pierre Sclaminec, pour la sauver. Une
kermesse a financé les premiers travaux.
La fête a permis de refaire à neuf entièrement la toiture, et de
remettre
d'aplomb la partie du mur qui faisait ventre.
La statue de St Renan, grande pièce baroque du XVIIIème siècle, a
trouvé sa place dans un intérieur clair et accueillant.
Trébrévan
Le village est situé dans le proche périmètre de la zone de captage
des eaux. Aucune construction n'y est possible
Au nord, le four à pain a été sorti des broussailles et est entretenu
par l'association Histoire & Patrimoine. Il est remis en service
deux
fois dans l'année.
Au 19ème siècle, un terrible drame secoua le village ; Annick Le
Douget, ancienne greffière, en a
longuement parlé dans un livre paru il y a quelques années et décrivant
des procédures criminelles en Basse
Bretagne.
Achevons par une bonne nouvelle :
Très récemment les chauves- souris sont revenues dans un bâtiment libre
au nord du village et qui sera
laissé à leur disposition.....
En breton :
logodenn- dall *= souris aveugle
(* en réalité elle voit...)
askell groc'hen = aile en peau)