Autrefois dans nos campagnes ... Les bouilleurs de cru. A Plozévet chaque ferme avait son verger et ses pommiers à cidre. Une partie du cidre était destiné à la fabrication d'un baril de « lambic » qui était produit par un alambic ambulant. Ce lambic restait un certain temps en fût de chêne avant de devenir consommable et mis en bouteille. Le propriétaire devait garder le baril chez lui, au moins une année pour le présenter en cas de contrôle. Un alambic Voici un petit historique de l'origine de ce privilège et ce qu’il est. : Il remonte à Napoléon qui accorda un privilège d’exonération de taxes pour la distillation de 10 litres d'alcool pur pour ses grognards. Ce privilège fut héréditaire jusqu’en 1960, où, pour tenter de limiter le fléau de l’alcoolisme dans les campagnes mais aussi sous la pression des lobbies de grands importateurs d’alcool fort ou producteurs français, sa transmission entre générations fut interdite ; seul le conjoint survivant peut en user jusqu’à sa propre mort, mais plus aucun descendant.Il s’agit donc du droit de faire distiller jusqu’à 10 litres d'alcool pur sans avoir à payer des droits d’accises (= taxes). Cela s’appelle l’allocation en franchise. Il n’est pas attaché à la terre mais à la personne. Ce droit devait être supprimé en 2008, ce qui n’a finalement pas été le cas. Les vins, cidres ou poirés, marcs, lies, cerises, prunes et prunelles doivent provenir exclusivement de leur récolte ; Les privilèges sont aujourd’hui révolus, leurs possesseurs étant décédés... Ils étaient de petits agriculteurs retraités, d'anciens combattants de plus de 75 ans pour la plupart propriétaires d'un verger de quelques arpents. Aujourd’hui, les bouilleurs de cru (exploitant agricole, particulier possédant un verger) ont une remise de 50% sur les taxes pour les 10 premiers litres d'alcool pur par an, pour un usage non-commercial. Au début du 20ème siècle les écoliers avaient des travaux pratiques pour leur apprendre à greffer des pommiers. C'est chez Monsieur Pierre Claquin, 34ans, domanier de Georges Le Bail à Lamarzin, que les écoliers venaient s'initier à cet art. En 1911, le journal Le Citoyen rapporte : Promenade scolaire. Exemple à suivre. Le vendredi 5 janvier une vingtaine d'élèves de l'école publique ont été conduits au village de Lanmarzin* pour suivre les diverses opérations de plantation de pommiers. Au bout de trois heures, ces enfants étaient tous au courant d'une plantation rationnellement faite. M. Kerné, directeur d'école , accompagnait les élèves et M. Le Bail, maire, était présent. On a profité de la circonstance pour donner aux écoliers des conseils pratiques, et notamment à prélever un échantillon de terrain pour analyse et pour leur enseigner quelques notions de droit rural pratique sur les fossés et la largeur des douves et sur les caractères juridiques des chemins vicinaux ordinaires, des chemins ruraux classés et non classés et des chemins d'exploitation. * Le spécialiste des plantations et du greffage des pommiers était Pierre Claquin, 34ans. Avec son épouse, Marie Jeanne le Goff, il était domanier de Georges Le Bail.