Les cantines des écoles
publiques de Plozévet,
de 1926 aux années 50.
Les Instructions de Genève de 1923, précisant le statut de l'enfant ont,
peut-être, conduit Georges Le Bail a créer
une cantine scolaire à Plozévet en 1926. Une autre raison qui aurait pu
appuyer cette décision est la création d'une
école libre, voulue par les recteurs Guirriec et Saliou, et proposant
cantine et internat.
Voici des relevés de conseils municipaux et un article du journal Le
Citoyen
Juin 1925 : Création de la cantine scolaire : le besoin est réel. Il
existe auprès de l’école un
terrain qui appartient à Mme Vve Goyat. Vote de 6000F et désignation d’une
commission pour
examiner les moyens pratiques.
Août 1925 : Cantine scolaire : aménagement. 6000F prévus au budget
additionnel 1925, il faut
8000F. Construction décidée, demande de subvention au Conseil Général.
Nov 1926 : Cantine : en 1925 le conseil avait voté 1000F pour le syndicat
agricole. Celui-ci étant
inopérant, le reliquat de 962F est versé à la caisse de la cantine.
Vues aériennes issues du site Géobretagne 1952-2020
La cantine ( mixte) fut construite derrière l'école des filles (cf flèche
rouge).
C'était un bâtiment très simple, une sorte de hangar couvert de plaques de
tôles .
Les tables étaient faites de deux planches accolées, les bancs étaient des
planches étroites.
Peu de souvenirs remontent : on ne peut cependant pas avoir oublié ces
gouttes d'eau de condensation qui
tombaient du plafond sur les têtes et dans les gamelles métalliques.
En 1954 s'ouvrit la nouvelle cantine . La vieille cantine devint la garage
à vélos des élèves.Le conseil municipal du 2 juillet 1950 annonçait:
Location d'un terrains à la SNCF pour construire un préfabriqué de 30 m de
long, bâtiment qui servira à la
colo de Saint-Jorioz en été et de cantine scolaire, voire de centre rural
en période scolaire.
Ce terrain est au fond de la place de la gare.
Voici les conditions ;
• 1 franc par an sur 25 ans. Du 1er juillet au 1er octobre, il servira de
cantine.
• La commune de Plozévet mettra à disposition de la SNCF pour ses
colonies, les locaux nécessaires
à 2 colonies de vacances de 100 enfants, chacune dans les 2 écoles.Les
menus de la nouvelle cantine :
Jusqu'à la fin des années 50, les menus sont restés les mêmes :
'' nouilles blanches (au beurre) ; nouilles rouges (sauce tomate) ; ragoût
à la viande ; ragoût de haricots le
vendredi ; pot au feu, le samedi.
Au dessert : une tartine à la confiture d'abricots en semaine, un biscuit
le samedi.
A boire : de l'eau sans doute.... encore que... l'habitude était d'y
ajouter un peu de vin.''
La place de la gare était jonchée de tartines dont la confiture avait été
léchée.
Après le repas :
Les enfants étaient livrés à eux-mêmes, sans surveillance pendant plus
d'une heure ( à peine croyable de nos jours!).
Ils faisaient alors le ''tour du bourg'' qui les conduisait en priorité
chez les marchandes de bonbons :
Gaïd Douirin , Renée Douirin et Moê-pen-du.
Moê-pen-du habitait une petite maison sombre devant l'église, derrière
l'actuel salon de coiffure.
Elle est représentée sur le dessin ci-dessous, prêté par Sylviane Léty.
Les bonbons étaient conservés dans des bocaux ou de grandes boites
métalliques et vendus en vrac.
La maison était sombre et Moê ne pouvait pas tout surveiller, aussi il
arrivait que certains se servent
discrètement...comme dans la chanson de Renaud.
Mistral gagnant
À m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder les gens tant qu'y en a.
Te parler du bon temps qui est mort ou qui reviendra
En serrant dans ma main tes petits doigts
Puis donner à bouffer à des pigeons idiots
Leur filer des coups de pied pour de faux
Et entendre ton rire qui lézarde les murs
Qui sait surtout guérir mes blessures
Te raconter un peu comment j'étais minot
Les bombecs fabuleux qu'on piquait chez le marchand
Car-en-sac et Mintho, caramels à un franc
Et les mistral gagnants
À marcher sous la pluie cinq minutes avec toi
Et regarder la vie tant qu'y en a
Te raconter la Terre en te bouffant des yeux
Te parler de ta mère un p'tit peu
Et sauter dans les flaques pour la faire râler
Bousiller nos godasses et s'marrer
Et entendre ton rire comme on entend la mer
S'arrêter, repartir en arrière
Te raconter surtout les carambars d'antan et les cocos boer
Et les vrais roudoudous qui nous coupaient les lèvres
Et nous niquaient les dents
Et les mistrals gagnants
À m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder le soleil qui s'en va
Te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fous
Te dire que les méchants c'est pas nous
Que si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux
Car ils ont l'avantage d'être deux
Et entendre ton rire s'envoler aussi haut
Que s'envolent les cris des oiseaux
Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si
Le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants
Et les mistrals gagnants
roudoudous ou coque-liches