Page 4 Page 1 En février 1804, le sort des églises et chapelles est évoqué dans une enquête auprès du clergé. Marc Jannou souhaiterait que celle de St Démet soit transformée en école : Plus près de nous : Une inscription fait savoir que le croisillon sud du transept a été refait en juillet 1898, M. HENRY étant recteur . Une restauration complète de l'intérieur eut lieu dans les années 1980, avec remplacement des vitraux et des lambris. Autrefois à Plozévet... La chapelle St Démet Cette chapelle qui se trouve à six kilomètres sud du bourg de Plozévet, en direction de Lababan, est un petit édifice du XVI siècle à proximité du hameau de Lesneut. Au maître autel figure une Notre Dame de Pitié, et saint Démet en évêque (XVII ou XVIème, siècle). La légende des naufragés : C'est non loin de là que Saint Démet et sa sœur furent déposés sur le rivage par la main de Dieu, après le naufrage de leur barque et la disparition des autres occupants. A Kéristévet (ker ilis Démet), le saint fit bâtir une église pour remercier le ciel de l'avoir épargné. Au fil des ans, la côte recula sous l'assaut des vagues, et l'église, risquant d'être engloutie, fut déplacée à l'intérieur des terres, vers Keristin. On dit que les pêcheurs ayant réchappé à un naufrage, avaient pris l'habitude de venir y remercier le Ciel : Ils y venaient pieds-nus depuis la côte et faisaient neuf fois le tour de la chapelle en priant, avant de remercier St Démet et de regagner la côte. L'enclos qui entoure la chapelle servait jadis de cimetière. De nombreuses dalles funéraires ont été récupérées par les familles et dispersées aujourd'hui dans les villages avoisinants. Sur la face nord, la sacristie, tombée en ruines, a été rasée. C'est dans ce cimetière que furent inhumées les premières victimes du naufrage du vaisseau Les Droits de l'Homme arrivées sur le rivage de Kerbouron.Page 2 Page 3 Comptes de la chapelle St Démet Une autre statue en bois polychrome, datant du XVIIe siècle, peut surprendre : celle de St Antoine l'ermite . Aux pieds du saint, l'animal est un hybride du mouton et du porc... Porc par sa queue et ses jarrets, mouton par sa tête... avec des crins un peu drus sur l'échine !! En ce qui concerne le petit cochon, plusieurs versions existent. Jean Hueluan était recteur 1689 : à Messieurs les prêtres : pour avoir célébré la Sainte Messe, tant dominicale que festive - 24 livres 1690 ( 1690 : année de tempête ?) à M essieurs les prêtres pour le jour du pardon de St Tuian [ie St Tugen]- 3 livres. 35 jours à Pierre Pichon, couvreur – 26 livres Au débardeur (mortier) , 17 jours pour - 6 sols- 2 barriques de chaux - 8 livres 6 sols - 1 millier d'ardoises – 4 livres 10 sols- 1 millier de clous de lattes et lattes – 8 livres 16 sols - 6 livres à la mère du défunt Cuverville, brodeur pour ornements. Droits d'office en le fête du lundi de la Pentecôte – 3 livres 10 sols - Pour avoir tenu son brouillard [brouillon?] pour le trésorier - 3 livres- Pour avoir fait la quête et la rendre au marché – 3livres - Au verrier – 6 livres 4 sols- *St Tugen. (Archives paroissiales - cf Keleier Décembre 1957) Le pardon de St Tugen était célébré avec ferveur, en ces temps où la rage était un fléau dans les campagnes Ci-contre la statue de la chapelle. – La tradition remonterait au XVème siècle: l'ordre religieux des Antonins bénéficiait du privilège de laisser paître un nombre illimité de cochons dans les forêts et de les laisser errer librement dans les rues et manger ce qui leur plaisait, à condition qu'ils aient une clochette au cou. Les Antonins élevaient les cochons pour nourrir les pauvres et pour soigner les malades atteints du « mal des ardents » , sorte de gangrène provoquée par l'ergot de seigle,un champignon toxique dont l'absorption faisait des ravages dans les campagnes humides. Le lard était réputé pour avoir des vertus de guérison pour ce mal, à une époque où il causait des épidémies aussi terribles que la peste. – Une truie aurait déposé un porcelet, aveugle et gémissant, aux pieds de Saint-Antoine. Celui-ci, apitoyé par ses pleurs, lui rendit la vue. Le porcelet reconnaissant ne le quitta plus et le suivit dans sa retraite. – Le porc est, au Moyen-Age, symbole de la luxure et de la goinfrerie. La victoire du saint ermite sur les tentations du diable et des nourritures terrestres était symbolisée par la présence d’un porc auprès de lui. Période révolutionnaire : De 1684 à 1690, Jean HUELUAN* ou Huelvan signe ''Recteur et docteur de Sorbonne » ou ''Recteur et bâchelier de la Sacrée Faculté de Paris'' Son parcourt est surprenant : ancien militaire, il a repris ses études. En 1695 il remplaça Hervé de KERGUELEN à Briec. (Ce dernier vint à Plozévet en1690, avant François ALENO) . Cet érudit devint recteur de Briec, traduisit la bible en breton et la soumit « au Roy, à la Reyne et aux Etats de Bretagne ». A son décès en 1736, il y laissa une bibliothèque de 203 livres dont 13 grands livres de sa main. 1793 : les églises sont dépouillées de leur mobilier et les cloches sont descendues. 1795 : arrêt des comptes des fabriques. Juillet 1795 : St Démet et St Ronan sont vendues à Louis Gourlaouen de Keristin et Jacques Le Goff de Mespirit, notables. Octobre 1803 : restitution des chapelles . Louis Gourlaouen •Né le 4 septembre 1739 - Plozévet, •Décédé le 18 avril 1803 - Plozévet, Kérsitin , à l’âge de 63 ans Le 7 avril 1789, il était présent à l'assemblée de paroisse pour la nomination des députés. En 1793, sa fortune en « valeur métallique » est évaluée à 3000 L, le maximum de Plozévet. (idem pour J. Le Goff) En juillet 1795, il devait 11quintaux de blé au District, l'une des plus grandes quantités due par les cultivateurs de Plozévet.