Autrefois à Plozévet.. Les chars à bancs pour les sorties, les charrettes pour le travail de la ferme. Chars à bancs en août 1937, pour le déplacement à la fête de l'inauguration des Binious : Char de Kervern décoré : Char de Pouldu à Lesplozévet. On peut sourire en lisant les arrêtés limitant la vitesse des véhicules hippomobiles (voie le site H&P : la police du roulage), mais la presse ancienne nous évoque, avec le réalisme de cette époque, la gravité des blessures des accidentés tombés des chars à bancs qui étaient légers et instables.La chute du conducteur se faisant souvent à l'avant, l'exposant au passage fatal des roues de fer... Les courriers du maire Pierre Julien nous relatent l'accident qui coûta la vie au boulanger Jean-Louis Labory. Son épouse se remaria à Michel Normant, boulanger à Pont Croix. Parmi leurs descendants plozévétiens, on compte deux académiciens ! (cf . les publications de H&P de février 2020 et TAS n° 11, numérisé) • 1861 Mort accidentelle du boulanger Jean-Louis Labory, du bourg. Le maire Pierre Julien rapporte cet événement dans son registre de correspondance: Monsieur le Juge de Paix, J’ai l’honneur de porter à votre connaissance un accident arrivé avec une personne de Plozévet. Hier, en revenant de Pont Croix, le sieur Labory Jean-Louis, boulanger, monta dans la voiture d’un nommé Burel Guillaume de Kéribinou, lorsqu’en arrivant au bas de Ménez -neis- pic en Plouhinec, il tomba de voiture et l’une des roues en passant lui fracassa le crâne. La mort s’en est suivie. Voici ce que dit le docteur Kerloch appelé pour le voir : « Je ne sais pas dans quel état se trouvait Labory, ce qui est certain c’est qu’il n’est pas mort par suite d’ivresse mais par suite d’une fracture du crâne par la roue de la voiture, accident qui peut arriver à l’homme le plus sobre. » • Juillet 1900 accident à Scantourec (Le Finistère) Plozévet.-- Mort accidentelle.-- Le 18 courant, un sieur Bourdon (Alain), âgé de 23 ans, cultivateur au village de Brumphuez, revenait avec son frère de Plozévet où ils étaient allés travailler, et regagnaient leur domicile vers 8h 1?2 du soir. En route ils rencontrèrent le sieur Voquer(Alain) qui se rendait également chez lui. Cet homme, qui était en voiture, invita les deux frères à prendre place près de lui ; ceux-ci acceptèrent. Arrivés près de Scantourec, ils entendirent une voiture qui venait derrière eux et Voquer appuya à sa gauche pour la laisser passer. D'après le frère de la victime, quand la voiture arriva à la même hauteur que la leur, le conducteur, Claquin (Jacques), marchand d'oeufs, habitant le même village, frappa à coups redoublés sur le cheval de Voquer . Cet animal prit peur et s'emballa. Par la secousse, Bourdon (Alain) qui se trouvait à gauche du siège, fut projeté sur un petit mur sur le bord de la route. Dès que l'animal pût être maîtrisé, Bourdon (Jean) descendit immédiatement et alla au secours de son frêre. Celui-ci portait des blessures à la partie postérieure de la tête et à la base du cou. Avec l'aide de plusieurs personnes ce malheureux fut transporté chez lui, où il expira quelques minutes après. M. le docteur Néis*, qui a visité la victime, déclare que la mort est due à une blessure du cou. Claquin de son côté prétend que Voquer était ivre et venait derrière lui avec sa voiture ; qu l'ayant atteint, il avait frappé son cheval qui prit aussitôt le trot A ce même moment, Bourdon (Jean) lui aurait crié : ''arrête, Claquin, mon frère est tombé !'' mais il ne lui aurait pas répondu et n'aurait rien vu. * Médecin de Pont Croix . Dans un livre, sa fille l'appela Le Cavalier de la mer, car il parcourait la région à cheval, souvent à vive allure.Les charrettes la plate-forme est entourée barrières pleines pour le transport des pommes de terre, carottes, betteraves, goémon.... Les charrettes à barrières ajourées pour le transport du foin, de la paille etc... On y transportait aussi le fumier en retirant les barrières. Les grandes roues de bois cerclées de fer qui laissaient des ornières profondes sur les chemins. Un grand-père et son petit-fils reviennent de la lande en empruntant un chemin creux bordé de fougères. Le cheval est attelé à une charrette à roues de caoutchouc-plein, un modèle apparu au cours des années 1950. Elles étaient souvent confectionnées par les menuisiers du coin qui utilisaient le bois de châtaignier et peintes en noir pour la conservation du bois. Certains se risquaient à utiliser des branches d’ormes, mais ce bois solide se déformait en séchant et il arrivait que les timons ne restent plus tout à fait parallèles, prenant des courbures aléatoires ! Auparavant les roues étaient en bois, cerclées de fer et creusaient de profondes ornières dans les chemins, en repassant chaque fois au même endroit. Les nouveaux modèles, plus larges, avaient parfois du mal à se frayer un chemin entre les talus et il fallait être vigilant pour ne pas s’accrocher aux broussailles. Pour ceux qui ont connu cette époque où le cheval de trait conduisait les machines, il reste le souvenir de ces déplacements lents, dans le calme que même l’animal semblait apprécier. Au printemps ces sentiers sentaient la noix de coco, parfum de ajoncs en fleur, en été ils sentaient le sureau et la menthe sauvage... Il n’était pas rare qu’il s’arrête sans raison apparente, le paysan seul savait qu’il avait un besoin naturel à accomplir.... Si la situation se prolongeait, il fallait siffler pour stimuler le cheval qui généralement ne tardait pas à repartir. Il reste aussi le souvenir de ces odeurs de campagne, rarement perçues comme des mauvaises odeurs. Même le crottin et l’urine de cheval sentaient bon ! Peu de temps après, vers 1955, ce fut l’arrivée des tracteurs dans les petites fermes les Pony remplacèrent les chevaux : la circulation dans les chemins creux, trop étroits, devint difficile et bien vite les broussailles les envahirent. Le remembrement sonna souvent leur fin et celle des hauts talus qui les bordaient.