1618 en baie : Comment le naufrage des marchands d'Audierne fit le bonheur des tailleurs de la Trinité.... A la fin du 16ème siècle, La Fontenelle, pille la région. Les industries ferment leurs portent et ne les rouvrent qu’après la signature de l’ Edit de Nantes en 1598. Les commerçants, armateurs et maîtres de barques du Cap Sizun reviennent et retrouvent alors leur richesse. Ils participent activement à la construction des églises du Cap et font sculpter au-dessus des porches des représentation de leurs navires. La plupart des églises furent construites par des maîtres jurés, selon des plans bien détaillés, à l'exception de Saint- Raymond qui fut faite par les ouvriers de la localité, sans caractère notable : les marchands avaient bien fait quelques dons mais, très vite ils avaient repris leurs affaires et oublié leur église, qui resta longtemps inachevée. En 1618, Michel Le Nobletz s'y rendit pour une mission où il dénonça cette cupidité : Dans sa Vie manuscrite, le père Maunoir raconte : « Après qu'il eut dit la messe, il monta en chaire pour prêcher. Dès qu'il fît le signe de croix, tous les marchands sortirent dehors, il n'y eut que le sexe dévot (i.e : les femmes) qui tint bon à la parole de Dieu. A la fin du sermon, il prédit que Dieu visiterait cette communauté, dont plusieurs avaient enseveli leurs cœurs dans les biens de la terre(*). Dans quelques temps, ils perdirent les trois quarts de leurs vaisseaux » (*) Les marchands firent fortune, grâce au commerce du poisson salé ou séché, pêché à grand peine par les « pauvres pêcheur s» . Ils se rendaient principalement à Bordeaux et en Espagne. Ils investirent dans des propriétés, parfois par des alliances, à Plouhinec, Plozévet, et surtout Plovan. Vers 1618, la prédiction de Michel de Nobletz s'accomplit.H. Le Carguet écrit, en 1899, dans le bulletin de la société archéologique du Finistère : « La flotte , les voiles gonflées par un vent favorable, avait levé l'ancre. Toute la population d'Audierne, joyeuse s'était portée sur la montagne pour assister à son départ ; la traversée allait se faire rapidement, tout l'indiquait ; les gains seraient nombreux. Mais à peine les navires étaient-ils en vue de la haute mer, qu'au-dessus de la Gamelle, dans le ciel, apparut une grande croix rouge, couleur de sang. C'était un signe de mort que Saint Raymond avait envoyé pour prévenir les navires de retourner au port. Personne ne prit garde à son avertissement. La flotte continua sa route. . . Lorsque bientôt, chargée de richesses , elle allait être de retour, arrivée en face de la baie d'Audierne, le jour ''entre la Saint-Clément et la Sainte-Catherine'', la prédiction s'accomplit... Saint-Raymond n'avait pu sauver ceux que Dieu avait condamnés. Trompée par les feux que l'on allumait la nuit dans les églises et les cimetières de Penmarc'h, la flotte se jeta toute entière à la côte. Un seul navire, le ''Mouton blanc'', en réchappa . » St Démet non plus, ne les protégea pas, et les voiles des épaves firent le bonheur des riverains de la baie et des tailleurs de la Trinité qui, selon la légende, les firent sécher sur les champs de fèves ! une complainte, que l'on chantait encore dans le région vers 1900, disait : ''Malédiction à Saint Démet, Aux champs de fèves de la Trinité!- A Plozévet dans les champs de fèves , les voiles de la flotte d'Audierne sont à sécher !''