4 Le moulin du Leuré Il fut construit en 1868 par Alain TYMEN (1845–1917); fils d'Henry et de Marguerite LE BOSSER, il est marié avec Marie Jeanne LE GUELLEC (1848 – 1928), arrière-arrière-petite petite fille de Charles LE GUELLEC et de Marie KERSUAL KERSUAL, et exploite le moulin jusqu'en 1897, année au cours de laquelle il passe la main à son gendre Alain LE DEM (1865–1954) époux de sa fille Marie Jeanne (1874– 1956). En 1926, après un partage entre les enfants LE DEM, le moulin est attribué à Alain LE DEM fils (1896– 1971) marié avec Marie Hélène LE FLOC'H (1902– 1969). 1 Histoire et Patrimoine raconte : Autrefois à Plozévet ..... N°12 LES MOULINS DU LEURÉ Au bord sud du carrefour de Scantourec affleurent des roches en granite appelées Ar garreg wenn (la roch che de couleur claire). Un peu plus au sud se dressent les tours de deux anciens moulins à vent. Ci-contre : Alain LE DEM et sa femme Marie Jeanne TYMEN. Les recherches ont été effectuées aux archives municipales de Plozévet et aux archives départementales du Finistère. Sur la photo, celui du premier plan, Lestuyen, existait déjà en 1704; celui du second fut construit en 1868. 186 Etant tous deux exploités par une famille habitant au Leuré, ils ont été nommés "les moulins du Leuré." Leuré2 3 Le meunier Isaac LE BERRE évoque évoqu sa vie au moulin de Lestuyen, dans un article de l'Ouest-Eclair du 21 septembre 1937. Moulin du Leuré Moulin de Lestuyen Le moulin de Lestuyen L'acte le plus ancien trouvé aux archives départementales du Finistère date du 23 octobre 1704. Sur un acte du 17 août 1770, il est noté : " "moulin en ruine." Tenu à domaine congéable avant la Révolution il est vendu comme bien national après l'émigration de son propriétaire le sieur BAHUNO de KEROLAIN. C'est le domanier de l'époque, Alain LE POUCHOU qui en devient propriétaire en 1799. Son petit-fils Mathieu LE GOFF le vend en 1861 à Henry TYMEN (1822 - 1866) demeurant au Leuré. En 1872, une licitation entre sa femme Marguerite LE BOSSER et ses enfants, attribue le moulin à sa fille Marguerite TYMEN mariée à Yves KERAVEC ; ils le revendent en 1888 à leur nièce Marguerite TYMEN (1868–1954), fille d'Alain et de Marie Jeanne LE GUELLEC, mariée à Pierre Pascal LE BERRE (1854– 1921). Leur fils Isaac LE BERRE (1887–1960) marié à Marie Louise LE BERRE en hérite en 1918 et sera le dernier meunier. Ci-contre : Isaac LE BERRE " Sur l'âpre côte de la baie d'Audierne où le grand flot de l'Atlantique vient épuiser sa rage en roulant les galets où les tempêtes s'acharnent à écorcher le sol, dans un ciel immense qui rend plus grandiose la majesté de l'Océan, ils étaient jadis en grand nombre, ces moulins à vent dont les tours jalonnent encore la campagne, témoins s d'un passé révolu. Mais, si les tours subsistent, combien ont gardé leurs ailes frémissantes, combien actionnent encore la lourde meule qui broie le grain ? Un seul, croyons-nous : le moulin de Leuré. Nous lui avons rendu visite. Ses bras en croix tournaient face à la mer, planant silencieuses, tandis qu'au loin montait la fumée dense des brûleurs de goémon. goémon Dans l'étroit cylindre de pierre, qui date de 1770, le propriétaire, Isaac LE L E BERRE, BERRE , un homme de 50 ans, sec et robuste, portant le traditionnel béret de la région, nous reçoit fort aimablement. ment. De temps à autre , il tire sur une corde, bras de levier du régulateur, frein si vous préférez. Il a toujours été meunier, et avant lui son père l'était. - J'en ai vu de dures dans ce moulin, nous dit-il. dit Mon père est mort jeune. De 14 à 25 ans, j'ai couché là. Son doigt désigne une sorte de niche sous l'escalier de pierres. pierre Les vents coulis devaient s'y glisser traîtreusement. - Eh oui ! Continue- t-il, le moulin tournait to sans arrêt. Quand il n'y avait pas de vent dans la journée, il fallait bien en profiter la nuit. Il ne faisait pas toujours très chaud, et il fallait être solide e de la poitrine pour résister. On ne dormait pas beaucoup, car, vous le voyez, il faut surveiller constamment le moulin. Quelquefois, l'on passait toute la a nuit n tranquille. Au matin, une saute de vent, la tempête. Tout d'un coup la toile partait. On était trempé jusqu'aux os. - Y avait-il il beaucoup de moulins du temps de votre jeunesse ? - J'en ai connu jusqu'à usqu'à 13 ou 14 dans la commune. Mais M les grandes minoteries les ont tués. Actuellement l'on ne peut pas vivre avec ce que rapporte un moulin. L'on reste parfois une semaine sans rien faire. faire Et quand on a moulu oulu 200 sacs au bout de l'an, l'an c'est le maximum : un peu de blé, d'autres céréales. On fait le concassage concass pour la nourriture des bêtes. M. Isaac LE BERRE est aussi cultiv ltivateur. Comme la plupart des hommes de la terre dans ce pays, il s'occupe de culture maraîchère. Il a un sourire mélancolique. rnier meunier de ce moulin, dit-il..............................." dit - Je crois que je serai le dernier