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Histoire et Patrimoine raconte :
Autrefois à Plozévet .....
N°13
LES PLOZÉVÉTIENS DU PÉ-TANG
PÉ
Michel LE QUÉRÉ (1877-1916)
Il se marie en 1904 à Plozévet avec
Marie Jeanne LE GOFF.
Le couple a 3 enfants.
Mobilisé en août 1914, il est décédé
le 17 octobre 1916 dans la Somme,
"Mort pour la France"
Il fut décoré de la Croix de Guerre.
Jean Louis PEUZIAT (1877-1933)
Il se marie en 1904 à Plozévet avec
Françoise GOULARD
OULARD. Le couple a 4
enfants, dont Raymonde née en 1908
qui épousera le tailleur Michel COÏC.
Jean-Louis fut conseiller municipal
puis adjoint de Georges LE BAIL.
Il est mobilisé en 1914.
PEUZIAT, le jour
Extrait de l'hommage rendu par Georges LE BAIL à Jean-
Jean - Louis PEUZIAT
de ses obsèques, à Plozévet, le 19 août 1933.
"Jean-Louis
Louis était un patriote ardent, j'entends à la mode de nos aïeux de
1792.
Comment ne pas aimer un pays comme la France, si doux, si accueillant,
si
généreux en productions de toutes sortes, celles de la terre maternelle
et celle
du génie humain.
Avec un berceau et une tombe, a-t-on dit, on fait une patrie.
Il faut aimer un pays qui produit les Jean-Louis,
Louis, modèles de bonté, de loyauté,
de civisme.
Jean-Louis s'était signalé à Pékin lors de la défense des Légations. Il
fit partie
de la phalange héroïque des cent marins français qui, dans une lutte
longue,
opiniâtre et acharnée continrent le flot des assaillants et forcèrent,
du coup,
l'admiration du monde. [.......]
Cet exploit des "cent
ille militaire, cette récompense
" cent " valut à Jean-Louis la Médaille
accordée aux humbles, qui les rend si grands que les plus grands chefs
de
l'armée aspirent à en décorer leur poitrine. [.....]"
Le Pé - Tang,
Tang également connu sous le nom de cathédrale du Saint-
Saint - Sauveur,
Sauveur est
ème
un ensemble épiscopal du Pékin impérial de la fin du XIX siècle. Il est
situé à
l'intérieur de l'enceinte de la Cité impériale.
impériale Reconstruit en 1887 sous la
supervision de Monseigneur FAVIER
AVIER, vicaire apostolique, il remplace d'anciens
bâtiments épiscopaux.
scopaux. En 1900, lors de la révolte des Boxers (siège des
légations internationales à Pékin aussi appelé "les 55 jours de
Pékin"), assiégé
de juin à août, il a été le théâtre de violents combats.
Deux Plozévétiens y étaient.
Les étrangers et les chrétiens
chinois, dans le quartier des
légations, vont survivre à un
siège de 55 jours par l'armée
Ching et les Boxers, sorte de
secte entraînée aux combats
de rue.
Menacés par ce mouvement
paysan
nationaliste
et
antichrétien, 650 soldats et
volontaires civils, Européens,
Japonais
et
Américains
protègent leurs femmes,
leurs enfants et 2.800
réfugiés chinois, dans le
quartier des légations de
Pékin.
Ils sont assiégés par les
Boxers et l'armée impériale,
la Chine ayant déclaré la
guerre à toutes les puissances étrangères.
Une force militaire internationale, venue
ven de la mer de Chine, les délivrera au prix
de nombreuses pertes humaines.2
L'Enseigne de Vaisseau Paul HENRY (1876-1900),
né à Angers de parents nés dans les Côtes du Nord,
ancien élève de l'Ecole Navale de Brest, fraîchement
sorti major de l'école des fusiliers marins de Lorient,
fait partie de cette expédition. Il embarque sur le
croiseur cuirassé "d'Entrecasteaux", appelé en Chine
pour assurer la défense des établissements étrangers
assiégés par les révoltés chinois.
Officier fusilier, HENRY se porte volontaire pour aller
avec 40 marins français et italiens défendre la cité
du Pé-Tang ou se sont réfugiées 3400 personnes. Ils
y arrivent le 1 er juin accompagnés de tous les
Français de Pékin. Ils soutinrent un siège de 2 mois
et sauvèrent trois mille personnes. Parmi ces marins
se trouvent deux jeunes Plozévétiens de 22 ans :
Jean-Louis PEUZIAT et Michel LE QUÉR
QUÉ R É .
Paul HENRY
Le 22 juin,
juin Mgr FAVIER écrit :
"Nous sommes complètement bloqués et nous ne pouvons plus avoir aucune
communication avec l'extérieur.
Voici la liste des assiégés :
Mgr Favier; Mgr Jarlin, coadjuteur; M.
Ducoulombier, procureur du vicariat;
M. Giron, directeur des séminaires;
M. Chavanne, professeur M. Gartner,
étudiant, non encore dans les
Ordres; Frère Denis et le Frère Maês.
Le Visiteur des Maristes, le Supérieur
et 4 Frères de la même société 22
Sœurs de la Charité, dont 8
indigènes; 30 marins français du
"d'Entrecasteaux"; l'enseigne de
vaisseau qui les commande, M. Paul
Henry; 10 marins italiens, plus 1
adjudant et 1 enseigne, M. Olivieri;
111 élèves des Grand et Petit
séminaires; 900 hommes ou jeunes
Ci-dessus : les défenseurs du Pé
Pé-Tang
gens réfugiés; 1800 femmes ou
jeunes enfants; 450 jeunes filles des écoles ou des orphelinats; 51
bébés de la
crèche : total approximatif, 3420 personnes dont 71 Européens"
uropéens".
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Le 30 juillet Paul HENRY est blessé par
deux balles de fusil, et meurt au moment
où les alliés entrent dans Pékin.
Jean Louis P EUZIAT était à ses côtés .
Mgr FAVIER qui notait au jour le jour le
déroulement des opérations, écrit :
« L'un d'eux, P EUZIAT,
EUZIAT qui l'a vu
descendre de la muraille et s'avancer
vers ses marins, dit :
" Le commandant, après avoir reçu deux
balles, s'avançait vers nous et avait déjà
fait au moins cinquante mètres pour
nous rejoindre. Le 1 er qui l'a vu venir,
c'était moi. Je me suis écrié : Monsieur
HENRY est blessé ! Je le voyais tenir son
bras gauche de sa main droite. Il nous
regardait en souriant ; il voulait parler,
mais ne l'a pas pu. Une fois arrivé à nous
il allait tomber, alors je
e laisse mon fusil tomber à
terre et je le prends dans mes bras. Tout le
monde avait sauté vers lui, on l'empêcha de
saigner. Malheureusement, au bout de quelques
minutes il ne respirait plus. Tout le monde
pleurait, même les Italiens
taliens qui étaient
étai
avec
nous."
"Nous sommes partis le 17 août. Quand l'ordre
est arrivé, ça nous a frappés au cœur d'être
obligés d'évacuer le Pé-Tang
Tang le soir même, et de
penser que les postes que nous avions si bien
défendus pendant deux mois et demi, seraient
désormais gardés par l'Infanterie [...]
...]
Quand les évêques missionnaires, sœurs et
frères sont venus nous dire adieu et nous
remercier, nous étions très émus, pensant que
nous allions quitter pour toujours
oujours ceux qui
avaient été si bons envers nous pendant le
siège et aussi que nous laissions après nous les
corps de notre cher commandant et de plusieurs Paul HENRY et ses marins
de nos camarades." »
Michel LE QUÉRÉ et Jean-
Jean - Louis PEUZIAT rentreront chez eux et
seront décorés de la médaille militaire.