Histoire et Patrimoine raconte : Autrefois à Plozévet... N°20 Au 19ème siècle et jusqu'à la Grande Guerre Les premiers facteurs 1830 a été l'année de l'entrée en service des facteurs ruraux, à la suite d'une ordonnance de 1829. Au 19ème siècle la population de Plozévet était en grande partie illettrée et le nombre de lettres distribuées était très faible. En 1847, du 15 au 28 novembre, il a été distribué 15 lettres, 2 journaux et 7 paquets. Plozévet dépendait alors du bureau de poste de Pont­Croix. Famille Palud à la fin de la guerre. Photo Le Bail Louis PALUD travailla jusqu'en 1928. Les facteurs MADEC et MAO, restés eux aussi dans les mémoires, prirent la relève. Louis PALUD décéda au bourg en janvier 1954 et son épouse en 1961. Les premiers facteurs étaient des factrices : En 1851, Adèle DELAPORTE, 20 ans, est factrice. Elle vit au bourg chez Mme Le Bris, 31ans, marchande de draps. En 1856, Marie Corentine FLOCH, 20 ans, la remplace. En février 1865, le conseil municipal demande à être desservi le plus tôt possible par le bureau de poste de Plogastel. En mai 1867, le conseil demande le rattachement à Plogastel et non Pont Croix ; Plozévet dépend du juge de paix et du centre de recrutement de Plogastel, le courrier serait plus rapide. Fin 1867 Plozévet sera desservi par Plogastel, mais n'aura toujours pas de bureau de poste avant 1873. C'est alors Catherine LE ROUX, née le 18 janvier 1857 à Lestrouguy, qui distribue le courrier. Fille de Jean LE ROUX, tailleur et de Marie Jeanne CARIOU. Elle se marie en septembre 1883, avec Guillaume LE CORRE, cabaretier au bourg, veuf de Marguerite Béquet. Catherine Le Roux signe à son mariage. Page 1Elle a dû profiter de l'ouverture de l'école en 1861 pour apprendre à lire et écrire. Son époux né en 1849, remplaçant pendant la guerre de 1870, admis à la retraite pour blessures (sans plus de détails), était cultivateur avant de tenir un cabaret. En 1886, au recensement, on trouve Jacques QUEMENER, 29 ans, époux de Marie Jeanne POUCHOUS. Ils se sont mariés en mai 1886. Jacques (né en mars 1857 à Kermenguy), Marie Jeanne (née en janvier 1861 à Moulin Coign). Il devient meunier. Engagé volontaire en 1878 aux Equipages de la Flotte. Il renonce à naviguer. En 1886 il a reçu une affectation spéciale comme facteur des Postes à Plogastel. En 1896, il fit 8 jours de prison pour outrage à un magistrat... Guillaume QUERE, de Lesplozévet, obtient par adjudication la charge de transport des dépêches : il va chaque jour en carriole à Quimper pour apporter ou retirer le courrier. En 1911, il est recensé ''commissionnaire''. En 1909 : Nomination comme facteur, distributeur de télégrammes, de Alain LE BOURDON dit Lanig rouz, tailleur d’habits au bourg. Il sera mobilisé et fait prisonnier à Verdun. En 1891, le facteur est Corentin MOREAU, 27ans. Il s'est marié en 1890 avec Marie­Louise BOSSER, factrice, fille de Démètre et de Marie­Louise Boursec. Sa fiche matricule le donne tailleur, avec un bon niveau d'instruction. Il a fait son service à l'école de Cavalerie. De 1890 à 1896, il obtient une affectation spéciale aux Télégraphes de la 11ème région comme facteur à Plogastel. Ils quitteront Plozévet pour Douarnenez, puis ils iront en Normandie. Dès lors, ils ne donneront plus de nouvelles à Plozévet. En 1896, arrive Louis PALUD. Né à Plogastel en 1871, niveau d'instruction moyen, il obtient une affectation comme facteur rural à Plogastel, le 9 mai 1896. Il sera d'abord chargé de la tournée de Plozévet et Lababan. Pendant 5 ans, vêtu de sa longue blouse bleue, il va parcourir les chemins, été comme hiver. Sa tournée passe par la boulangerie Le Goff de Lababan, où il s'arrête à l'heure de midi. En 1896, pour plus de 4000 habitants, il y a un seul facteur. Pour communiquer avec Pont Croix ou Audierne il faut 2 jours. En 1901, son administration lui offre une bicyclette à roues de bois. Il est aidé par un facteur de 36 ans, Alain Le BERRE. Le 16 septembre 1906, Louis PALUD est nommé facteur receveur à Plozévet, dans la nouvelle poste. Facteur rural 1900. Page 2 La poste est restée longtemps dans la maison que l'on voit à gauche de l'image. Louis PALUD sera le facteur de Plozévet pendant la guerre 14 18. Le conseil municipal alloua au facteur une indemnité pour le supplément de travail que lui donnait la guerre. En 1918, le journal Le Citoyen mentionne qu'il la reversait, en tant que don, pour le Paquet du Prisonnier. Il y ajoutait l'argent récolté chaque mois lors de ses tournées, sommes qui étaient loin d'être négligeables (de 20F à 40F*). Son épouse, Anna Le GOAËR, l'aidait à la poste. Ils avaient trois enfants : Anna, née en 1896, devint Dame des Postes. Marie, née en 1902, employée des Postes, épousa un employé des postes. Pierre Marie, instituteur stagiaire à Plozévet au début de la guerre, sera mobilisé. Il gravira très vite les échelons militaires et renoncera à enseigner. En 1921, il était lieutenant d'Infanterie Coloniale, Chevalier de la Légion d'honneur, décoré de la Croix de Guerre. En 1926, il était Capitaine... * 60 francs de 1914 valaient environ 190 euros de 2010. Page 3