On ne sait que peu de choses sur la vie à l'école de 1914 à 1920. En
1921, le recensement nous apprend que les maîtres sont très jeunes et que
les institutrices sont plus nombreuses. Certains maîtres démissionneront
pour rester dans l'armée comme M. Palud, nommé instituteur à Plozévet en
1912. En 1926, il était Chevalier de la Légion d'Honneur, Capitaine
d'Infanterie Coloniale. Liste des maîtres recensés en 1921 : Lécuyer Edmond
(père) °1868 53 ans, instituteur venait de Poulgoazec. Départ à la rentrée
1924. Le Coursonnois Marie Jenny °1867, épouse, institutrice. Lécuyer Edmond
Marie °1891 à Plouhinec (fils), instituteur, 29 ans. Kervella Jeanne Yvonne
°1892 épouse, institutrice. Gibrat Jules Pierre Marie °1892 à Douarnenez.
Gibrat née Ascoët Mgte °1898 à Douarnenez. Stéphan Sébastien Pierre Marie
°1893 à Plonéour. Stéphan Jeanne Marie née Toullec °1896 à Plogastel.
Bernard ... Julia, 20 ans, née à Douarnenez. Le Lec Pierre Marie °1899 à
Loctudy. Le Toullec Anne Marie °1899 à Plogastel. Goaëc Louis François °1898
à Quimper, devint adjudant en 1918 ; Il regagnera bientôt l'armée (adjudant
chef en 1939). Bergot Jeanne °1892 à Brest. Loxq Jean °1897 à Beuzec Cap
Sizun et son épouse. Folgoas Anne Marie °1897 à Plonéour. A partir de 1919
la vie reprend, on agrandit les écoles et il est envisagé de construire deux
écoles neuves, l'une au bourg, l'autre à Lesneut. Madame Bellec partira à
Rosporden en 1920. Vers 1921, une jeune Plovanaise de 20 ans, Marie Eléonore
Le Berre, sera nommée à l'école des garçons, puis à l'école des filles,
avant d'être mutée à Plobannalec en 1932. En 1924, dans le but de conserver
de bons maîtres à Plozévet, le conseil attribue une indemnité spéciale à M.
Loxq qui vient de construire à Plozévet où il est instituteur depuis 1919. A
l'image de M. Lécuyer (père), il développera l'enseignement agricole.
Histoire et Patrimoine raconte : Autrefois à Plozévet... N°25 Il y a un
siècle à Plozévet, Les écoles pendant la guerre 1418. Chacun de nous a pu
trouver, au fond d'une armoire, l'un de ces « livres roses pour la jeunesse
». Un grand nombre d'entre eux évoquent la guerre, parfois avec des pointes
d'humour. En 1914, il y avait deux écoles à Plozévet: Les filles occupaient
l'ancien bâtiment de la route d'Audierne, les garçons étaient un peu mieux
installés, dans la mairieécole construite en 1882 [actuelle mairie] et qui
deviendra l'école des filles en 1933. Les maîtres au recensement de 1911.
(numéros pour l'école des garçons ; lettres pour celle des filles ; °
signifie « né en ») 1 KERNE Emile 47 ans °1864 Directeur, époux de 2 FICHOT
Amélie 38 ans, institutrice. 3 KERAVEC Jean Pierre 28 ans stagiaire, °1883 à
Plozévet époux de a CHARDONNAL Marie Andrée 27 ans, institutrice. 4 TOULLEC
Pierre 25 ans °1886 à Tréogat ; études niv 4. époux de Annette Guéguen,
ménagère. 5 QUILLIVIC Noël °1890 à Plouhinec, célibataire. 6 ARHAN Eugène 38
ans °1873 à Peumerit. b GUILLOU Marguerite 23 ans, née à Tréboul épouse du
quartiermaître torpilleur Guillaume Tannou, de Kervinou. c VAVASSEUR Marie
41 ans. d GOURMELEN Anne Marie 20 ans. e VELLY Jeanne 22 ans. L'année 1913
se présentait sous les meilleurs auspices, trois nouvelles classes étaient
en construction à l'école des garçons où un cours supérieur allait être
créé. Une demande de 7ème poste d'instituteur était en cours. Les maîtres
étaient jeunes et dynamiques, l'Ecole Normale (EN) de Quimper leur confiait
des stagiaires en formation. En juin 1914, les résultats du certificat
d'étude avaient réjoui les familles : 21 garçons présentés par M. LE BELLEC,
19 reçus ; 10 filles présentées, 9 reçues. NB : en ce temps là l'examen
était très sélectif ! Page 1Il faisait beau en ce début d'été ! Un 5ème
poste d'institutrice venait d'être créé à l'école des filles. Bientôt, le
terrible mois d'août 1914 verra six jeunes maîtres partir au front. Cinq y
perdront la vie. Le Citoyen de Juillet 1920 leur rend hommage dans un
article dont voici un extrait : QUILLIVIC Noël Jean René °1890 à Plouhinec.
Instituteur à Plozévet de janvier à septembre 1911 en congé pour service
militaire – sous lieutenant, tué le 22 septembre 1914. CASTEL Henri Eugène
Charles °1898 à St Jonin (Loire inférieure). Elève maître à l'EN.
Instituteur à Plozévet en octobre et novembre 1913 en congé pour service
militaire. Caporal fourrier, décédé le 1er novembre 1914. LE BIHAN Jean
Louis Marie °1894 à Scaër. Elève maître de l'EN. Instituteur à Plozévet du
1er décembre 1913 au 14 septembre 1914. Sergent, tué le 27 septembre 1915
par un éclat d'obus dans une tranchée de 1ère ligne. Le Citoyen de février
1916 évoque les circonstances de sa mort. LE BELLEC Guillaume Jacques Marie
°1889 à Penhars. Elève maître à l'EN. Instituteur à Plozévet depuis octobre
1912. Marié en octobre 1913 à Plozévet, avec Maria CUZON, institutrice à
Plozévet. Père d'une petite Louise. Mobilisé le 2 août 1914. Affecté d'abord
au 118ème RI, puis au 147ème le 14 novembre 1915. Blessé en décembre 1914.
Il reçoit la médaille militaire le 1er janvier. Le 19 avril 1916, il est
grièvement blessé en entraînant son peloton de mitrailleurs à l'attaque des
positions ennemies. Le 20 avril, il reçoit la Croix de Chevalier de la
Légion d'Honneur. Il a également reçu la Croix de Guerre avec Palme. Il
décède des suites de ses blessures à la tête, au nord de Verdun,
probablement le 20 avril. Le dossier complet de M. LE BELLEC se trouve sur
le site AD 29 consacré à la guerre. Photo AD 29 PRIGENT Léonel François
°1896 à Brest. Elève maître à l'EN. Instituteur à Plozévet de septembre 1914
à mars 1915. Aspirant au 49ème RI. Blessé en mai 1917, décédé le 12 juillet
1917. Rappelons aussi une anecdote inouïe, terrible pour ceux qui l'ont
vécue, relatée par Le Citoyen : Nous donnons ci après quelques précisions
sur ces jeunes maîtres tombés au Champ d'Honneur : Page 2 KERAVEC
JeanPierre, né en 1883 à Kerguélen en Plozévet, fils de Pierre Kéravec (1er
adjoint de Georges le Bail), était élève maître, puis instituteur à l'école
des garçons. En juillet 1915, la mairie reçut son avis de décès. (tombé au
champ d'honneur le 16 juin). Le 24 juillet, au moment où la famille allait
procéder à un service funèbre, elle reçut cette fois une carte postale de
son fils, légèrement blessé mais bien vivant... Page 3