La construction est très peu importante, le toit de la maison
principale est en pierres,
mais elles sont tellement disjointes qu’il y tombe de l’eau de toutes
parts ; la poudrière
n’a plus de porte et la guérite est en ruine. Il ne reste aucun vestige
de la batterie
proprement dite.
•
La contenance du terrain dépendant de la batterie est de 38 ares et
celle du terrain
occupé par les bâtiments 52,37 centiares, mesures prises sur les lieux.
•
Le bâtiment principal, seul endroit où l’on puisse loger, est occupé
par deux veuves,
savoir : Catherine Le Gouill, veuve Moreau qui est mère de trois
enfants en bas âge
vivant avec elle et Angèle Hélias, veuve le Berre, qui n’a avec elle
que son fils Yves (tous
sont des indigents). Quant au terrain, il sert à diverses personnes à
étendre du goémon,
et les nommés François Cogan, Alain le Berre (dit Bian), et Pierre le
Pape, les trois de
Lestréouzien, y ont, le premier un tas de goémon et les autres chacun
un feu pour brûler
le leur.
•
Le terrain n’est susceptible d’aucune espèce de culture.
Sur l’ordre que j’ai donné aux habitants d’abandonner la maison, il m’a
été répondu qu’il leur était
impossible dans ce moment, et même avant la St Michel, de pouvoir
trouver à se loger en aucun
autre endroit, ils demandent donc un délai jusqu’au 29 septembre, ce
que je sollicite pour eux.
Le Capitaine des domaines commandant la Brigade de Plozévet demeure à
Audierne, l’Inspecteur
à Crozon et le Directeur à Brest.
Recevez de M. Le Maire... signé Moris, adjoint.
•
Histoire et Patrimoine raconte :
Autrefois à Plozévet...
N°26
Le corps de garde de Pors Poulhan
A
Poulhan,
au
dessus de l'anse, il y
avait un corps de
garde
et
sa
poudrière.
Il existe encore, en certains points de la côte bretonne, comme à
Plouhinec, de vieux
corps de garde aux toitures de pierre, sauvés de la ruine. Celui de
Poulhan a
complètement disparu.
L'ensemble, appelé ''an ty'', fut vendu en 1865 et servit, dans un
premier temps, de porcherie .
Jules Le Goff en devint propriétaire à la fin du siècle, il y
construisit une petite maison.
La fréquence des agressions maritimes nécessitèrent, dès le XV ème
siècle, l'affectation
d'une partie des milices paroissiales à la défense des côtes.
Ces milices étaient secondées par les escadres de vaisseaux
garde côtes, croisant
incessamment le long des grèves, pour empêcher les débarquements
clandestins et
protéger les navires marchands contre les corsaires.
(Cf documents numérisés de l'Amirauté de Cornouaille)
Les années de tension qui précédèrent la guerre de Sept Ans (17561763)
amenèrent
une remise en état de la défense du littoral : l'implantation et la
restauration des
batteries et corps de garde sur le littoral, fut ordonnée par le roi
Louis XV pour
dissuader le débarquement des vaisseaux de guerre anglais, qui
s'approchaient souvent
des côtes.
En 1778, la milice garde côtes fut réorganisée et devint le corps des
‘’canonniers garde
côtes’’. Le nombre des compagnies de chaque capitainerie fut réduit à
cinq.
(d'après les Etrennes Nantaises, années 1770 et 1786)
Page 1Un échange de courrier s'établit entre le maire Pierre Julien et
l'Administration.
(Archives de la mairie_ courrier des maires)
Le 23 juillet 1860.
Monsieur Le Maire,
Les douaniers ont pour mission essentielle de surveiller la baie
d'Audierne, de Penhors à
Plouhinec. Ils doivent signaler les naufrages, secourir les naufragés,
prévenir le pillage
des épaves et repérer les corsaires. Souvent instruits, ils habitent à
la Trinité d'où l'on
peut apercevoir une portion de la côte, en s'armant d'une longue-vue !!
Il existe sur votre commune une batterie de côte appelée batterie du
Loch.
Cette batterie reconnue inutile au service militaire, vient d’être
remise au Domaine par le
Département de la Guerre, et l’administration de l’Enregistrement se
propose de la revendre
aussi tôt que possible : c’est ce que m’apprend Mr le Directeur de
Quimper par sa lettre du 21
juillet 1860 n° 1081 C.G.
Mr le directeur ajoute qu’il importe que je m’entende avec vous pour
faire cesser immédiatement
tous les empiétements qui pourraient exister aujourd’hui et qui
seraient de nature à porter
atteinte aux droits du domaine, et pour prévenir tous ceux qui
pourraient être faits à l’avenir.
En conséquence de la réception des ordres, je viens prier Monsieur le
Maire de bien vouloir me
donner tous les renseignements suivants, en raison des questions que je
me pose, pour plus de
clarté.
•
De quoi se compose la dite batterie du Loch ?
•
Quelle est l’importance de la construction ?
•
Y a t il un terrain dépendant de la batterie et quelle est sa
contenance et celle du terrain
sur lequel est construit le bâtiment?
•
Le bâtiment est il occupé par quelque personne ?
•
Le terrain est il possédé et cultivé actuellement ?
•
Dans le cas de l’affirmative, indiquez les noms, prénoms et domiciles
de tous les
individus qui habitent la batterie et jouissent du terrain.
La matrice et le plan de votre commune pourront vous donner facilement
les indications que je
vous demande en premier lieu, quant aux derniers il vous sera également
facile de vous les
procurer.
Si les bâtiments sont occupés, si le terrain est occupé ou s’il a été
empiété et réuni à une autre
propriété personnelle, je vous prie de vouloir bien signifier aux
habitants cultivateurs ou
usurpateurs l’ordre d’abandonner immédiatement les biens de l’Etat.
Si vous éprouvez un refus sur ce point, vous aurez l’obligeance de m’en
informer tout de suite
afin que je puisse mettre Mr Le Préfet à même de faire exécuter cette
évacuation par la force
armée.
Vous voudrez bien m’annoncer le déguerpissement s’il a lieu sous votre
ordre et veiller à l’avenir
à ce qu’aucun empiétement ne se produise.
Je vous prie également de me faire connaître la résidence de l’officier
des douanes qui commande
la brigade de Plozévet ; je dois écrire à cet officier pour le prier de
surveiller par ses agents la
propriété appartenant aujourd’hui au domaine.
On ne signale pas, à cette époque, de ‘’poste intermédiaire des
signaux’’ à Plozévet, pas
de matériel de sauvetage (canon lance-amarres) non plus. Veuillez avoir
l’obligeance de répondre le plus tôt possible en bas ou à la suite de
la présente.
Le Receveur de l’Enregistrement. Signé Champier.
La batterie du Loch :
C'est le nom que l'on donnait au corps de garde de Poulhan, propriété
du
Gouvernement.
En 1840, le corps de garde est habité par des indigents. Il n'est plus
utile, et le
Gouvernement souhaite s'en débarrasser. Réponse de Pierre Julien :
La côte au sud est de Poulhan sur le cadastre de 1828. Le chemin côtier
s'arrête à l'anse.
Le corps de garde et sa poudrière se distinguent au nord.
Tous les hommes, de 18 à 60 ans, dont le clocher de la paroisse est à
moins de 2 lieues
(environ 8 km) du rivage marin sont astreints à participer à une
"Milice Garde côtes". Ils
se relaient quotidiennement sur un cycle de 20 jours. Ils doivent
assurer le guet de la
mer : mission de surveillance des bateaux de passage.
Il semble que vers 1800 les premiers douaniers aient cohabité avec les
derniers
canonniers gardes côtes dont le corps avait été supprimé en 1791 mais,
vue son utilité
en temps de guerre, il continua à fonctionner avec un effectif réduit.
A Pors Poulhan, le dernier canonnier garde-côtes est aussi
tailleur.
C'est Corentin Le
Bourdon, fils de Alain et de Françoise Guéguen, cultivateurs. Il se
marie en 1807
avec Françoise Paul. Il ne signe pas. En 1811, à la naissance de son
fils Corentin, il est
tailleur à Kergolier où il décède en 1814 à 31 ans.
Page 2
Monsieur Le Receveur,
En réponse à votre lettre du 23 juillet, j’ai l’honneur de vous faire
connaître que :
La batterie du Loch se compose de trois parties, d’une maison
principale ayant servi de logement,
d’une autre distincte au nord et qui a dû être une poudrière, et enfin
à l’ouest et contiguë à la
maison principale d’une petite guérite pour factionnaire.
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