Avant de repartir, les Vosgiens ont tenu à vérifier le bon état
physique des enfants qui se
traduit par :
Une augmentation moyenne de la taille et du périmètre thoracique de 2
cm par enfant.
Une augmentation de la capacité respiratoire de 0,50 l à 0,75 l
enregistrée au
spiromètre.
Ils ont fait de réels progrès en gymnastique et en saut.
Histoire et Patrimoine raconte :
Autrefois à Plozévet...
N°29
Les jolies colonies de vacances, venues des Vosges.
L'étude du milieu : les marées, la
côte,
le
goémon
(engrais,
fabrication de la soude, etc...), la
culture maraîchère, la vie des
pêcheurs,
ont
enrichi
leur
expérience et développé chez ces
enfants le goût de l'observation.
Sources : Maison de campagne des écoles par Françoise Euriat Hameurt.
Revue L'Hygiène par l'exemple été 1937, Gallica BnF.
Reportage du journal Le Télégramme août 2009 et mars 2013.
L'été 1937 mettra Plozévet à l'honneur, avec la présence de Jean Zay,
ministre de
l’éducation, à la grande fête d'Août .
A cette occasion, la longue plaque gravée par René Quillivic sur la
façade de l'école des
garçons, nommera officiellement l'établissement : ''Ecole Georges Le
Bail'', du nom de
l'ancien maire décédé six mois plus tôt.
Cette belle école moderne, libre en été, constituait le lieu idéal pour
une colonie de
vacances.
M.r Euriat remercie M. Bouroullec qui a bien voulu lui confier une
école qui est une
gloire régionale et dont la tenue peut être citée comme modèle, Il
remercie aussi son
adjoint, M. Mathelin Montblanc, qui a rendu de grands service à la
M.C.E.
Le 3 septembre 1937, c'est le retour, les têtes sont remplies de
merveilleux souvenirs.
M. Euriat raconte aussi la fin du rêve et de l'insouciance, l'élan
brisé en août 1939 :
''Hélas, la guerre éclate. Directeur de la Maison de Plozévet, je dois
rejoindre mon
poste à la frontière. C'est la mort dans l'âme que je dois laisser 40
petits Vosgiens sous
la direction de mon épouse.
Leur retour en chemin de fer est impossible. Le voyage par route est
plein d'embûches.
Il se fait cependant en deux étapes, grâce à la compréhension de M.
Pêcheur, directeur
des Assurances sociales des Vosges et fondateur des transports des
Hautes Vosges.
1940 : Saint Maurice connaît les douleurs de l'invasion, l'école
accueillante est
devenue école martyre, trois soldats français y trouvent la mort et six
autres y sont
blessés. [...]''
La revue L'hygiène par l'exemple nous raconte l'été 1937 :
Marcel Hameurt,
directeur d'école à Saint
Maurice sur Moselle dans
les Vosges, connaissait la
famille
Le
Bail
et
souhaitait permettre à
des enfants en grande
difficulté
sociale
de
partir, eux aussi, en
vacances dans un cadre
agréable.
C'est ainsi que commença
une belle histoire.
'’Plozévet, commune de 4300 habitants, offre aux enfants tous les
avantages
souhaités : proximité de la mer, belle école neuve avec dortoir,
réfectoire, cuisine,
douches, lavabos.
M. Bernot [Inspecteur d'Académie] prie M. Renaud, Inspecteur Primaire,
d'accompagner notre déléguée à Plozévet où elle reçoit le meilleur
accueil et où elle
trouve auprès de M. Le Bail d'abord, puis de M. Bouroullec, directeur
de l'école, une
réelle compréhension du but à atteindre, jointe à une très grande
générosité.
L'école Georges le Bail sera une maison de rêve pour 33 petits
écoliers.''
Page 1Le 2 août, les enfants arrivent. Ils resteront 30 jours, verront
la grande fête de
l'inauguration des Binious et connaîtront les joies de la plage.
M. Euriat immortalisera ces moments en prenant des photos que sa fille
Françoise
Euriat Hameurt rassemblera dans un livre Maison de campagne des écoles
(MCE) dont
un exemplaire offert à Plozévet peut être consulté à la médiathèque.
Les enfants découvriront le poisson frais, l'araignée de mer et le
beurre salé.
Un cours de gymnastique sur la
plage du Gored, puis les premiers
bains de mer et les régates de Pors
Poulhan.
Ci dessus : Dans le réfectoire de l'école, Marianne sert les maquereaux
pêchés dans la
nuit, qu'elle a fait frire dans le beurre.
Les enfants tenaient, chaque jour, un cahier de souvenirs, dont on
retiendra ces
quelques lignes de Georges :
''Notre maître s'occupait du ravitaillement.
Le beurre était acheté directement dans une ferme située au delà de
quelques champs
de légumes pas très loin de l'école où nous logions. Le soin d'aller le
chercher était
confié aux enfants. Nous y allions à deux, ravis lorsque la fermière
nous proposait
une large tartine de beurre salé, baratté du matin, tout juteux encore
de petit lait, et
dont le parfum ne ressemblait à rien de ce que nous connaissions.
Monsieur Euriat
s'inquiétait quand notre absence se prolongeait un peu trop. Plusieurs
fois il lui est
arrivé de venir nous rechercher, je crois qu'il avait du mal à nous
gronder. [...]
La cuisinière s'appelait Marianne. Elle paraissait toute menue, fragile
devant les
gros fourneaux. Les manches de sa robe noire étaient relevées. Ses bras
minces
saisissaient d'énormes casseroles qu'elle déplaçait avec agilité. Elle
portait la coiffe
bigoudène, un long tuyau de dentelle blanche tenue par un gros flot
noué sur le côté
du visage. Sa tête s'inclinait au dessus de la vapeur des marmites,
elle semblait
totalement à l'aise et la blancheur de la dentelle était toujours
immaculée.
Elle était seule pour préparer à manger, mais nous l'aidions en nous
partageant
l'épluchage des légumes.''
Un échange s'établira dès 1938 1939. Des enfants de Plozévet iront
également dans les
Vosges. Interrompu par la guerre, l'échange reprendra en 1947.
Plozévet a continué à tisser, pendant de longues années, une belle
histoire avec les
colonies de vacances.
Page 2
Page 3