Le TROISIEME TUMULUS Histoire et Patrimoine raconte : Autrefois à Plozévet... N°43 Il fut exploré le 17 mai. En conclusion Paul du Chatellier écrit : "J'ai pensé que l'exploration de ces trois tumulus, offrant des sépultures intérieures d'un genre nouveau, méritaient d'être signalées, et si j'avais à dater ces monuments, je n'hésiterais pas à les rapporter à l'époque du bronze. [...]" Les trois tumulus de Kervern Autrefois à Plozévet, Les trois tumulus de Kervern. Sources : Archives de Kernuz ­ site AD29 ; Revue d'Archéologie 1882 numérisée par Gallica. Le croquis ci dessous fut réalisé d'après ces observations : Au fond c'est l'église de Landudec. En 1882, date de ce dessin de Paul du Chatellier, la zone située entre le village de Kervern et Landudec était couverte de bois et de landes, on distinguait à peine les trois tumulus, mais ils n'allaient pas échapper à l'exploration systématique et brutale des équipes de Paul du Chatellier relatées par les bulletins d'archéologie de l'époque. Février 2023, IPNS Pour nous écrire ou nous rejoindre : plozevet.hp@free.fr Tous les numéros peuvent être téléchargés sur ces sites : Site d’Histoire et Patrimoine : http://plozevet.hp.free.fr/publications.html Blog d’Histoire et Patrimoine : http://plozevet.hp.free.fr/Blog/ Page 4 Chacune de ses fouilles importantes s'accompagne de dessins présentant les sites et les objets découverts. Le château de Kernuz devient une sorte de musée où sont entreposés ces objets. Paul du Chatellier meurt le 28 mars 1911 en son château de Kernuz, près de Pont L'Abbé. La ''Collection du Chatellier'' fut acquise en 1924 par l'Etat et répartie ensuite entre le musée de Saint­Germain­en­Laye et quelques musées bretons. Page 1C'était en mai 1882 : Non loin de la route de Quimper à Plozévet, à moins de un kilomètre à l'Est de Kermenguy, au Nord du village de Kervern, on distinguait trois buttes de terre dans les landes de Ménez­Kervern. Les cultivateurs de la région avaient étés contactés pour aider à l'exploration de leur contenu, contre menue monnaie. Au départ ils étaient flattés d'être ainsi mêlés à une grande aventure... "A un mètre dix centimètres sous le sommet du tumulus, nous avons rencontré quelques pierres posées avec ordre ; en les faisant laisser sur place, nous les avons dégagées avec soin, et avons bientôt reconnu qu'elles font partie d'une construction, en forme de fer à cheval, élevée à pierres sèches. Suivant le pourtour de cette grossière maçonnerie, nous constatons, après complet dégagement, qu'elle a quatre mètres de diamètre extérieur et qu'elle laisse au milieu un espace libre de deux mètres de diamètre, rempli de terre. Vidant avec soin cette sorte de chambre à ciel ouvert, nous y remarquons les traces d'un coffre en bois de 1,80m de long sur 0,5m de profondeur. au début seulement !! ... Parmi eux il y avait Louis Le GOUILL (1864­1954) et son père Mathieu Le GOUILL (1820­1886), cultivateurs à Kervern et propriétaires d'une partie du terrain. Louis a longtemps raconté à sa famille et à ses amis, comment il fut prié de quitter ''son'' champ. Ce jeune homme de 18 ans avait osé contester la méthode de travail de l'équipe des chercheurs qui éventraient les buttes en les ouvrant par le sommet. Un tumulus par jour disparaissait sous les pelles ! on déterrait les morts... chez lui et cela choquait sa conscience. Certains disaient qu'il lui était surtout reproché d'être inefficace sur le terrain, trop lent et gêneur ! L'anecdote nous est parvenue par l'intéressé lui même, ''ar Gouill Koz'', qui a vécu à Kerlaéron jusqu'en 1954 . Voici quelques lignes du rapport écrit par Paul du Chatellier : "Les propriétaires du village de Kervern, sur les terres duquel ils s'élèvent, m'y ayant autorisé, le mois de mai dernier j'en ai fait l'exploration en commençant par celui du milieu." Dans ce coffre, orienté Est­Ouest, fait avec du chêne dont les restes ont encore six centimètres d'épaisseur, avait été déposé sur le dos, le corps d'un individu inhumé la tête à l'Est, regardant le couchant. L'écrasement produit lorsque le coffre a cédé à la pression des terres accumulées sur lui et aussi, probablement, la nature du sol, ont mis le squelette en si mauvais état que nous n'avons pu en recueillir aucune partie. Près de lui, dans le coffre nous n'avons remarqué aucun dépôt d'objet mobilier. Dans les terres qui l'entouraient nous avons seulement relevé quelques morceaux d'un vase, fait à la main en terre serrée, affectant la forme de deux cônes tronqués réunis par la base si bien que la panse en était beaucoup plus large que l'orifice et que la base. Dans l'enceinte de pierre qui entourait cette sépulture existait, au Nord­Ouest, une solution de continuité de 0,60cm de large. C'est sans doute par là, par cette sorte de porte qu'on a procédé à l'inhumation à l'intérieur de cette chambre à ciel ouvert, après quoi on a recouvert le tout de terre et formé le tumulus que nous venons de fouiller.'' DEUXIEME TUMULUS La fouille du deuxième tumulus eut lieu le 16 mai et donna des résultats semblables. PREMIER TUMULUS "De deux mètres de haut, sur vingt­cinq de diamètre. Le cercueil était creusé dans un tronc de chêne, recouvert d'un morceau de bois sans clou. Nous avons ouvert à son sommet une large tranchée de six mètres de diamètre, dans laquelle nous n'avons pas tardé à trouver des fragments de charbon, quelques percuteurs, quelques éclats de silex, parmi lesquels deux petits grattoirs finement retouchés et d'assez nombreux fragments de poterie ayant appartenu à des vases faits sans le secours du tour. Ces fragments sont en terre grossière et mal cuite mêlée de gros grains de quartz. L'un d'eux, de couleur rouge est décoré de chevrons." Page 2 "Dans le cercueil avaient été placés les restes du défunt, inhumé sur le dos, la tête à l'Est regardant le couchant. Près de lui, à sa gauche, à la hauteur de la tête était un vase en terre. [...]" Page 3