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Les hommes de Plozévet vers 1860,
vus par Mathieu Clévarec, recteur de 1858 à 1872
et par Pierre Julien, maire de 1848 à 1865.
sources : archives de la mairie, site Plozerche, ''foi et laïcité''
enquête pluridisciplinaire 1962.
explication de l'image : voir page 3
De 1836 à 1860 quatre Plozévétiens connurent le bagne et au moins trois
autres furent condamnés à la peine capitale.
L'alcool , l'effet de bande ou la mésentente dans les ménages en
étaient souvent la cause.
Voici ce que le recteur et le maire pensaient des hommes de Plozévet.
1858 : Plainte de Clévarec, Recteur.
J’ai loué la jouissance de la place de foire de La Trinité et j’en
demande la paisible jouissance, et
cependant depuis que je jouis de ce terrain j’ai éprouvé bien des
tracasseries.
1. Au long des jours on m’a enlevé la serrure puis coupé quelques
barreaux de la barrière, on y
met les moutons quand on y pense le moins.
2. Samedi dernier des jeunes gens de la Trinité et de Plozévet se sont
fait un plaisir d’abattre une
partie de la clôture.
Tous ces faits doivent être à la connaissance de Mr Le Maire.
Je crois que légalement parlant il est obligé d’y porter remède ; toute
commune doit avoir sa police :
Mr Le Maire a à son service un garde champêtre rétribué plus ou moins
par la commune et dont les
attributions sont de signaler les délits et d’y porter remède.
Or il n’y a qu’une voix à Plozévet, pour dire que loin de faire son
devoir, il fomente le désordre par
ses ivrogneries et il est à craindre que si l’on continue à favoriser
le désordre on ne puisse plus
marcher en sûreté sur le terrain de Plozévet.
Je me permets de signaler ces faits à Mr le Maire pour qu’il y porte
remède, c’est un devoir strict et
rigoureux pour lui.
Signé : Clévarec, recteur de Plozévet.Un peu plus tard :
plainte de Mr Clévarec....
Monsieur le maire, il y a un cri général à Plozévet à la vue des
désordres qui se tolèrent au bourg le
dimanche et même les jours sur semaine.
Parmi les sauvages on ne se maltraite pas à ce point. Tous les
dimanches, le bourg est plein,
jusqu’à la nuit et probablement au-delà. On ne peut plus sortir de la
maison sans voir le spectacle
hideux d’hommes qui se battent comme des animaux, et cela à la vue de
l’autorité qui craint de se
montrer.
N’êtes–vous pas affligé, comme moi, Monsieur le Maire, de voir un si
grand nombre
d’hommes, manger dans les auberges de Plozévet le pain de leurs enfants
, promener leur scandale un
jour consacré au seigneur et faire porter aux quatre vents la
réputation de la commune ?
La chose est déjà passée en proverbe : Si vous voulez voir des
désordre, si les désordres vous
amusent, venez au Bourg de Plozévet, là, les auberges sont ouvertes à
qui a de l’argent pour payer.
Aussi Plozévet est le rendez-vous de tout ce qu’il y a de mauvais dans
les paroisses voisines,
persuadé que l’on est qu’il y a pleine liberté.
Monsieur Le maire, je n’aime pas m’immiscer dans l’administration
civile, mais le désordre est
arrivé aujourd’hui à un tel point que je crois que c’est un devoir de
conscience pour moi de vous le
signaler, car il n’est pas douteux pour moi qu’il soit parfaitement en
votre pouvoir de porter quelque
remède à un si grand mal.
Ainsi, Monsieur Le Maire, si vous refusez à faire droit à ma juste
demande, vous me mettrez
dans l’obligation d’instruire Monseigneur et Monsieur Le Préfet de ce
qui se passe afin qu’il aviser
au moyen d’arrêter ces désordres J’ai beaucoup tardé, peut être
aurais-je dû les prévenir plus tôt.
Vous voyez M. Le Maire que je ne vous cache rien, ma détermination est
prise, à moins que
vous ne vouliez bien arrêter ce torrent......
Textes recopiés sur le registre de correspondance par Pierre Julien.
Le maire Pierre Julien ne resta pas inactif devant ce problème. La
commune acheta une horloge pour afficher
l'heure de fermeture des cabarets... Une horloge qu'elle eut bien du
mal à payer, faute de ressources.
La demande d'octroi sur les boissons reçut enfin un avis favorable.
Demande d'établissement d'un octroi sur les boissons
En septembre 1859 Pierre Julien écrit au préfet :
J'ai l'honneur de vous envoyer, ci-joint deux extraits d'une
délibération prise par le conseil
municipal de Plozévet dans sa séance ordinaire du mois d'août dernier,
relative à la demande
d'établissement d'un octroi sur les boissons qui seront à l'avenir
consommées dans la commune ;
j'y joins un état des droits présumés que doit produire l'impôt dont il
est question.
Pour me conformer au désir exprimé par le conseil municipal, je viens
vous prier,
Monsieur Le Préfet de vouloir bien appuyer cette demande de tout votre
crédit auprès du
gouvernement de sa Majesté l'Empereur, car la création d'un octroi à
Plozévet est appelé à faire ungrand bien parmi les habitants qui en
font partie.
D'un côté, elle produira à la commune quelques ressources qui lui
permettront de
faire aux édifices publics les réparations les plus urgentes, ainsi
qu'aux chemins vicinaux,
qui sont dans un état déplorables et peuvent même en certains endroits
compromettre la sécurité
des passants, et de venir en aide aux indigents de la commune dans les
années où les ressources
mises à leur disposition par les personnes charitables seraient
insuffisantes. D'un autre côté elle
détournera les habitants de leur penchant à l'ivrognerie, par la
nécessité où ils se verront de
payer un droit en sus des prix d'achat des boissons qu'ils consomment à
domicile.
J'ose espérer, Monsieur le Préfet, que vous voudrez bien prendre en
considération
l'établissement dont il s'agit, et le recommander à toute la
sollicitude du Gouvernement car vous
connaissez l'état de gène dans lequel se trouve la commune par suite de
défaut de ressources.
Recevez ...
signé P Julien
En 1863, l'instituteur, Mr Deroff est remplacé par les sœurs de
Kermaria, il va devenir bientôt
cabaretier/receveur d'octroi et secrétaire de mairie.
C'est l'époque, 1863-1864 où les registres d'état-civil ne seront pas
remplis [Le maire perdait la vue].
pendant deux ans, entraînant la destitution du maire et le remplacement
du secrétaire de mairie.
En 1866 Mr Charles Deroff est installé au bourg comme cabaretier, il
décède un an plus tard , le 7
décembre 1867 à seulement 36 ans dans un certain dénuement. Il laisse
derrière lui 3 orphelins..
*
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Les Taolennou ou tableaux de mission, furent créés au 16ème siècle en
vue
d'une reconquête spirituelle chez une population la plupart du temps
illettrée . Ils furent remis au goût du jour au début du 20ème siècle
avec une
image plus moderne.
Initialement peints sur des peaux de moutons, ils représentaient les
Sept
pêchés capitaux