A Plozévet... Le calvaire de Lesneut Si l'on se base sur l'inscription MIL III VI que l'on devine encore en lumière rasante, à la base de la Piétà, le calvaire de Lesneut fut (peut être) construit en 1306, avant la peste de 1347 Il serait l'un des plus anciens calvaires datés de Bretagne.* *(Le socle mouluré de la Croas-Bléon en Plogonnec, serait daté de 1305) 1913- Photo Le BailLe calvaire a été déplacé dans les années 1930. Plus tard, les marches de son socle ont disparu sous le bitume. A l'origine, ce curieux monument possédait au moins deux marches, comme nous montre le cliché de 1913, mais il est possible que des modifications importantes avaient déjà été apportées au calvaire, bien avant. A gauche : le calvaire en 1950. Vers 1930, la piétà a été martelée par un habitant du village rentrant, un peu gris, du cabaret du dimanche !! Elle a été rafistolée avec du ciment noir dans lequel on a dessiné des visages sans âme. Les fûts latéraux ont également été brisés depuis 1913. A droite, le calvaire de nos jours. Les trois fûts sont couverts d'écots dont on ne peut donner à coup sûr la signification : Certains disent que ces écots sont autant de bourgeons ou de rameaux élagués, placés en double hélice, symboles de la vie et de la renaissance de l'arbre divin et de son immortalité à travers les fléaux et cataclysmes . D'autres y voient des furoncles ou bubons de la peste, comme sur le calvaire de Kerdevot.[ci-contre] Les malades venaient s'y frotter pour espérer guérir par la grâce du ciel. Une chapelle a été édifiée ou rebâtie à la fin du 15e siècle, pour remercier ND de Kerdévot d'avoir arrêté la célèbre ''peste d'Elliant.'' On notera cependant qu'en 1306, la peste n'avait pas encore touché la France. A Lesneut, les sommets de piliers sont érodés ou cassés, mais on voit sur la photo de 1913 qu'ils étaient tout à fait semblables à ceux de Kerdévot et pouvaient aussi porter la croix de la crucifixion et les deux larrons.Compléments I - En l'an 1300 : Jean II est duc de Bretagne et Philippe Le Bel est roi de France. Images des Archives nationales de France- (publiées par Wikipedia) De longs et graves conflits se préparent et la peste noire (ou mal de Gênes) arrivera d'Orient, sur les navires, vers l'an 1350.. En 1300, l'évêque de Cornouaille est Alain RIVELEN, dit Morel de Riec, Il séjourne à Lanniron. En 1286 son prédécesseur, Jean I EVEN de la Forêt, en accord avec son Chapitre, en raison d'exactions graves, a supprimé le doyenné de Beuzec Cap-Caval dont dépendait PLOEDEMET*. * Paroisse de Démet, ancien nom de Plozévet. Le recteur de Ploedemet, Jean PENNENES, vient de décéder et, l'église ayant des ressources suffisantes, HENRICUS qui le remplace, accepte de payer 25 livres de rente à l'archidiaconé de Cornouaille, (source : acte signé ''à Lannyron le vendredi fête de la Bienheureuse Catherine de l'an 1300''- Cartulaire de Quimper numérisé. AD29) Illustration du Cartulaire de Quimper II- A propos des fûts à écots. Le phénomène de croissance des plantes dans la nature a toujours fasciné les hommes, qui y ont parfois trouvé un lien avec le nombre d'or ( ou « divine proportion », soit environ 1,618), connu et utilisé depuis l'antiquité pour ses propriétés « magiques ». Ce nombre d'or peut être approché par des rapports de nombres consécutifs d'une suite que l'on peut déceler dans les cœurs de tournesol, les pommes de pins etc ... [ suite de FIBONACCI : {1; 1; 2; 3; 5; 8; 13; 21; 34; 55; .. ... } ] Ci-contre il y a 5 séries de pointes partant du centre de la plante.Les bourgeons ou les bases des feuilles sur la tige d'une jeune pousse, sont disposés en hélice. Pour chaque tour, leur nombre est un nombre de Fibonacci. ci-contre : des aiguilles sur une jeune branche de sapin, double hélice dont la structure obéit aux ''divines proportions'' . Léonard de Pise dit Fibonacci - Mathématicien Italien (1170 ; 1250)