Autrefois à Plozévet,
Douanier à la Trinité et collaborateur de Charles Le Guellec
au service du Directoire,
Secrétaire greffier de Plozévet. Membre du conseil municipal :
THOMAS-MARIE LUCAS,
La Régie de la Douane est créée, le 1er mai 1791 ; les agents sont
nommés par le roi, révocables
par lui après rapport de leur hiérarchie. La plupart sont d’anciens
employés de la Ferme Générale,
abolie cette même année.
Il semble que vers 1800 les premiers douaniers aient cohabité avec les
derniers canonniers-gardes-
côtes. Leur corps avait été supprimé en 1791, mais, vue son utilité en
temps de guerre [contre les
Anglais], il continua à fonctionner avec un effectif réduit.
Dans un premier temps les douaniers sont logés à La Trinité, puis à
Kérongard-An-Abadez, avant
d'aller habiter au bourg vers 1852.
La plupart d'entre eux sont jeunes, ils savent signer. Le District
utilisera leurs compétences. Ils
restent peu de temps à leur poste.
Plus tard, les Douanes Impériales recruteront en dehors de la Bretagne,
des hommes au profil parfois
surprenant.
La Trinité vers 1890.
A droite la maison des douaniers.
Photo prise par Gaston Conen de Saint-Luc
( AD29- cote 16 J 59. )
Les relevés, par Plozerche, des délibérations du District sous le
Directoire, ont permis de compléter l'étude .
L'orthographe originale est conservée dans les textes rapportés:'' 10
novembre 1792, l'an 1er de la République :
Le Directoire considérant que les citoyens LUCAS et GUELLEC [Charles]
de Plozévet ont formé
un état complet, et des plus satisfaisants, de toutes les rentes et
propriétés situées dans cette
municipalité et que tous biens y appartenant aux émigrés vont être par
leurs soins mis très
incessamment à la disposition de la nation. Considérant qu'il est juste
de leur accorder une
indemnité proportionnée à leur travail.
après avoir oui le procureur sindic est d'avis que le département
alloue aux dits citoyens
Lucas et Guellec une somme de 72 livres''
''à ..... le....... 1792 l'an ..... de la liberté
en l'endroit se sont présentés MM. Henri Chentric [Gentric] maire,
Jacques Branchu(1) officier
municipal et Thomas Lucas secrétaire greffier de Plozévet, lesquels ont
déclaré qu'ils avaient la
douleur de voir un de leurs confrères, Hervé Gueguen, membre du corps
municipal travailler à les
contrarier dans toutes leurs opérations et particulièrement exciter les
citoyens contre le
recouvrement de l'impôt, ils ont témoigné le désir de le voir rappeler
à ses devoirs et, sinon aux
démonstrations de zèle dont un officier municipal doit toujours être
prêt à donner l'exemple, du
moins aux principes de soumission dont un honnête homme doit rougir de
s'écarter, et qu'attendu sa
déclaration et même ses refus réitérés de se rendre aux assemblées
quoique requis et de bouche et
par écrit, le corps municipal se trouve toujours incomplet, les dits
officiers municipaux ayant
déclarés ne avoir signer ont prié le sieur Lucas leur secrétaire
greffier de le faire pour servir en tant
que besoin et a signé''
(1) + 4 nivose an 8 , cultivateur à Kergolier ;
Hervé Guéguen de Brenizennec -soutien de l'abbé Riou- ; +29 mars
1805.Lessunus
Le 31 août 1793, le District nomme Quillivic ( vicaire), Lucas (
lieutenant de la douane) et
Guirriec (notaire qui fut maire en 1790), pour surveiller l'exécution
des lois à Plozévet .
Thomas Lucas était greffier de la municipalité, il accompagnait Henry
Gentric et Charles le
Guellec pour des démarches au district de Pt Croix (cahier n°1 page
105). Il soutenait le vicaire
Quillivic, contre les rebelles...
Il est plusieurs fois cité comme témoin à des mariages de notables et,
en l'an 4, il se laisse aller à faire
précéder sa signature de la marque des francs-maçons ou des notables de
l'époque.
Le 23 Août 1794 ,
l'escadron formé des frégates Flora, Arethusa, Diamond, Artois, Diana,
Santa Margarita, a couru les
navires français Volontaire, Espion, et Alerte sur le rivage le long de
la baie d'Audierne .
Thomas-Marie Lucas habitait à la Trinité d'où l'on voyait parfaitement
à la jumelle tout le sud
de la baie d'Audierne :
LA VOLONTAIRE:
frégate de 36 canons « la plus belle de la République » ; 379
personnes. (1 tué et 3 blessés)
Ne pouvant contourner Penmarc'h elle livre combat à 6 frégates ennemies
(Identifiées comme ennemies car
elles n'avaient pas pu répondre au signe de reconnaissance).
Le combat était inégal et, pour ne pas tomber aux mains ''de ces
scélérats'', le capitaine envisage de se jeter à
la côte .
Après deux heures de combat l'ennemi abandonne mais la Volontaire n'est
pas récupérable et le coffre à
signaux contenant des instructions secrètes est volontairement détruit.
Le capitaine Papin fut cependant félicité par le Conseil de Guerre pour
sa gestion de l'événement.Voici le Témoignage de Thomas-Marie Lucas, 50
ans, lieutenant des douanes de Plozévet :
Plozevet le 5 fructidor l'an 2 de la
république francaise une et indivisible
Citoyens administrateurs
Sur les 8 à 9 heures du matin ont a apperçu
nombre de batimens au nombre de sept qui ont
ont fais et donné la chasse a un vaisseau ou
frégate qu'ils ont mis de bout à terre à la Torche
dont cinq font feu sur celui bout à terre.
Le combat est très sanglant il a commencé à une
heure après midy et dure dans le moment, on ne
sait positivement pas ce que sont ces vaisseaux
mais ont doutte que ces six vaisseaux sont ennemis
Je vous renderai compte plus amplement si....
est compté sur ma sincérité.
Salut et Fraternité
Lucas Lt des douanes
Une frégate
de 40 canons
en 1794.
La GWERZ * ''Ar Volonter'' fut écrite à l'occasion du combat de la
Volontaire contre les corsaires anglais et
recueillie, en 1863, par F-M. LUZEL.
Chantée en 1863, par Anne Le Pape de Kérity. (publié en 2009, par les
Presses Universitaires de Rennes, dans
« Bretagne au cœur des lèvres », sous la direction de Fanch Postic.)
La peur des terribles pontons de Plymouth hantait le capitaine et ses
matelots
En voici deux lignes :
'' Ar c'habitenn a lâre neuze d'he varteloded :
- Allas ! Allas ! Bugale, mont a raimp en ur ponted !''
traduites par :
'' Le capitaine disait alors à ses matelots :
–
Hélas ! Hélas ! Mes enfants, nous irons sur un ponton !''
*Une gwerz est un chant breton racontant une histoire, depuis
l'anecdote
jusqu'à l'épopée historique ou mythologique. Proches des ballades ou
des
complaintes, les gwerzioù illustrent des histoires majoritairement
tragiques
ou tristes, avec un aspect fantastique. Wikipédiaan 4 de la Liberté :
''le directoire vu la lettre des officiers municipaux de Plozévet et le
certificat du sieur Quillivic vicaire
de Plozévet qui constate l'urgence des réparations à faire à l'église
de la Trinité et surtout à la maison
en dépendant, affermée aux préposés du domaine,après avoir oui, le
procureur sindic arrête
d'inviter MM. du Département à autoriser le directoire à faire adjuger
les réparations de cette maison
au rabais sur les fonds existant au coffre de la Trinité et suspend
jusqu'à l'arrivée de MM. du conseil,
sa délibération concernant les réparations de la Trinité.''
L'église fut achetée en messidor an III, par Pierre le Bourdon de
Porzembréval qui la revendit à Charles
le Guellec, en l'an VIII, presque en ruine.
vendémiaire an 3 :
Thomas Lucas est chargé de la ''chasse aux déserteurs de Lababan''.
Lababan dépendait alors de la paroisse de Plozévet, le recteur était
l'abbé Riou ;
9 vendémiaire an 4 : [ 30-09-1795]
A sa demande, Lucas quitte Plozévet. Il est logé dans un appartement de
la maison
d'arrêt de Pt Croix, n'ayant pu se loger ailleurs .
Il est remplacé à la Trinité par Jean Marchand.