Autrefois à Plozévet Canté : Plage dangereuse L'appel des sirènes ... • En juillet 1888 le journal « Le Finistère » écrivait : « Le 8 courant, vers deux heures du soir , le jeune Allain le Pape, âgé de 17 ans, cultivateur à Kerfildro, se baignait dans la mer au lieu dit Canté, en compagnie d'un sieur Gourret*. Cet homme sachant à peine nager eut l'imprudence de s'éloigner un peu du bord et fut entraîné au large par le courant. Son camarade qui ne savait pas non plus nager, eut la douleur de le voir se noyer sous ses yeux ; éperdu, il appela au secours . Un homme nommé Le Goff,** cultivateur à Kerfurunic, entendant cet appel, arriva avec un bateau et fit des recherches pour découvrir la victime de cet accident, mais il ne put la retrouver qu'après une demi-heure, à une distance d'environ 300 mètres du bord. Il déposa ensuite le noyé sur la falaise où quelques instants après ses parents venaient le prendre. » *Corentin 22 ans **Joseph 46 ans Le site du drame, connu pour être dangereux pour la baignade en raison des courants.• Le 4 Septembre 1895 : un nouveau drame se déroula à Canté. Vincent Stum , Yves Lautrédou et Toussaint Basty étaient témoins. La plage de Canté dans les années 1950, par Jean Bourdon. Transcription de l'article du journal « le Finistère » : Mr Alavoine, 54 ans, maire de Pont Croix, se noie en tentant de sauver deux enfants. La grève de Canté, déjà connue par tant de naufrages, vient d'être le théâtre d'un drame terrible qui met en deuil deux honorables familles et va causer une impression douloureuse dans notre région tout entière. M. Alavoine, maire de Pont Croix, conseiller général du Finistère, possédait à Plozévet, une petite habitation qui lui servait de pied-à-terre pendant la saison d'été. Mardi dernier, il s'y rendit en famille, accompagné de quelques invités. La journée se passa gaîment. Vers cinq heures, tout le monde se trouvait réuni au bord de la mer : M . et Mme Alavoine, avec leurs deux filles ; Mesdames Kersaudy et Morel, de Pont croix ; enfin la famille Lemerle de Beaufond, de Quimper, composée du père, de la mère, d'une jeune fille de 17ans et d'un garçon de 12 ans. Ces deux derniers voulurent alors prendre un bain. La mer était calme, la soirée magnifique ; rien ne laissait pressentir le moindre danger. Malheureusement, la marée descendait et le ressac commença bientôt à se faire assez violemment sentir. A un moment donné, le jeune garçon, qui s'était peut être trop avancé, se sentit entraîner vers le large et appela sa sœur à l'aide. Mlle de Beaufond accourut ; soudain elle perdit pied à son tour. Des cris de terreur s'élevèrent du rivage, lorsqu'on les vit tous les deux se débattre en plein courant. Résolument leur père tenta d'aller à leur rencontre ; mais ne sachant pas nager, il dût renoncer à les atteindre. M. Alavoine fut d'abord plus heureux : entrant tout habillé dans l'eau, il parvint jusqu'au jeune de Beaufond,le saisit et le déposa en sûreté sur la grève. Puis il se mit à la nage et réussit à rejoindre aussi la jeune fille. Il revenait avec elle et déjà il avait commencé à prendre pied, quand tout-à-coup on le vit s'affaisser et disparaître, sans doute frappé d'une subite congestion. Mlle de Beaufond disparut avec lui.Des marins qui se trouvaient non loin de là. Au lieu de se porter immédiatement au secours des noyés, ils perdirent un temps précieux à chercher une embarcation pour l'amener sur les lieux. Les deux corps furent trouvés sans trop de peine, mais déjà un quart d'heure-- un siècle!-- s'était écoulé. On les transporta dans une maison voisine, et c'est en vain que tous les moyens connus furent mis en œuvre pour les rappeler à la vie. M. le docteur Néis, de Pont Croix, qu'on avait envoyé chercher en toute hâte, arriva quelques temps après ; il ne put que constater le double décès. Quelle fin que celle de cette journée de plaisir ! Le corps de M. Alavoine fut ramené à Pont -Croix, où il n'arriva que fort avant dans la nuit. On imagine le désespoir de Mme Alavoine, déjà cruellement éprouvée ,il y a quatre mois, par la perte d'un fils bien-aimé. La même nuit, M. et Mme de Beaufond rapportaient à Quimper les restes de leur enfant. Témoins du drame: Vincent Stum 37a ; Yves Lautrédou 24a et Toussaint Basty 33a. Yves Lautrédou ° 1871 Kergolier ; +1956 Palud Pellan, veuf de JeanneBosser. Toussaint Basty ° 1862 Kergolier, +1925 kerrest, époux de Marie Gloaguen. Vincent le Stum °c1852 Adolphe Alavoine fut maire de Pont Croix de 1878 à sa mort. ( Né à Quimper le 03/01/1841, maire et conseiller général du canton de Pont Croix, officier d'académie. Arsène Kersaudy le remplaça, jusqu'en 1934 )Canté années 20