Keleier n°148- Février 1968.
à propos du recteur PERROT.
Texte de ''Keleier'' n°148 de février 1968,
reproduit mot à mot.
Les caractères en gras et les couleurs sont de ma propre initiative.
Quelques compléments ont été
ajoutés à la suite de l'article.
Le site « Plozerche » offre une étude très documentée du « cas » Perrot.
Après avoir été 3 ans privée de prêtre, la paroisse commence sa
renaissance religieuse avec l'arrivée de Pierre-
Marie Perrot :
Pierre Perrot était originaire de Bourg-Blanc où il était né en 1767.
Avant d'entrer tardivement dans les ordres, il fut nommé maire de sa
commune le 17 août 1800.
Il semble bien qu'il garda le poste de maire pendant ses études
théologiques et plus tard de 1804 à 1807 comme
vicaire de sa paroisse natale.
Après 5 ans de vicariat à Bannalec il fut nommé recteur au Trévoux . C'est
de Trévoux qu'il venait quand il se
présenta à Plozévet en octobre 1819.
Il y trouva une paroisse désemparée. Seul prêtre le plus souvent dans
cette paroisse étendue, il se plaint à
plusieurs reprises de son ministère écrasant, non sans justes raisons.
En 1822, il écrit à l'évêque :
'' La maladie a repris à Plozévet. De vingt nuits je ne me suis reposé que
deux. J'ai à peine le temps de
célébrer toute messe. Très souvent j'ai ou baptême ou enterrement forcés
d'attendre quatre ou cinq
heures mon retour des malades. Je vais certainement succomber si votre
bonté ne peut me donner du
secours ...''
année
1819 1820 1821 1822
Nombre 55
de décès
1823 1824 1825 1826 1827 1828 1829 1830 1831
1832 1833 1834
Tableau ajouté
A la suite de cette lettre il obtint Pierre le Pape comme vicaire et, sans
doute à son départ, Clet le Marchand en
1825. Mais en 1827, il écrit à nouveau :
''Je pense que j'ai raison d'être chagrin d'être seul prêtre à Plozévet
dont la population passe 2200.
Il y a déjà eu à Plozévet jusqu'à ce jour (29 juin) 66 baptêmes et 79
enterrements. Arrivant du soin des
malades mourants je trouve des vivants à baptiser et des morts à
enterrer....''
Il reçoit alors Pierre Le Friant comme vicaire. Enfin, en 1829 il écrit :
''Il m'est impossible de tenir seul à Plozévet . Dans ces six premiers
mois de l'année il en est mort 118.
Ne m'oubliez pas Monseigneur...''
Yves Nivo lui est donné en 1830. [voir l'étude de Plozerche sur cette
période.]
De ces quatre vicaires, aucun n'a fait long feu à Plozévet.
La paroisse ne pouvait-elle prétendre à un vicaire, ou bien le recteur
était-il peu sociable ?Il est sûr que Pierre Perrot avait du tempérament :
il en avait fait la preuve à Bourg-Blanc, où, en 1806 par
exemple, il avait administré tous les baptêmes au nombre de 73 et en avait
rédigé tous les actes ... il avait
portant un recteur !!
Peut être se croyait-il obligé de signer tous les actes car il ne tenait
pas de registres civils à la mairie.
A Plozévet quand il a un vicaire, il ne le laisse pas faire grand' chose.
Pour s'en persuader il suffit de lire la lettre que Jacques Le Guellec,
maire, écrit à l'évêque :
''Monsieur le desservant a pour vicaire Monsieur Nivo, un homme d'une
capacité étonnante, capable
avec des paroles de toucher le cœur du pauvre pêcheur mais on ne lui
permet jamais de donner aucune
instruction : il ne peut nous dire simplement que la basse messe tous les
Dimanches et fêtes. ..''
Chez Perrot, l'heure des offices est très élastique, en particulier celle
de la grand' messe qu'il assurait toujours par
lui-même : elle commence entre midi et une heure et se termine vers deux
heures et demies ou trois heures.
Malgré son zèle il ne fut guère aimé de ses paroissiens et ses relations
avec la mairie furent médiocres .
A son arrivée il trouva une municipalité dirigée par un vieillard au bord
de la tombe, ''Ar Guellec Koz'', dans un
bourg vide de son commerce au profit des écarts.
Il commença par refaire le presbytère, se fit construire une maison neuve
appelée plus tard la ''maison Perrot''. Il
négligea de reconstituer le conseil de fabrique dont les comptes devaient
être vérifiés par la Préfecture...
On sent chez Pierre Perrot, l'homme de l'ancien régime nettement
anti-républicain et le prêtre de la Restauration
caractérisé par deux principes :
– La fidélité à Dieu.
– La fidélité au Roi
Et à ses deux principes il tient, avec la fougue de son tempérament très
entier.
En 1834, il fut transféré à Pluguffan . Il mourut en 1842.
Documents annexes :
Il resta 2 ans à Pluguffan où son autorité passait mal...
Au Trévoux P.M. Perrot signait
tous les actes d'état-civil, devant
la signature du maire :
A Plozévet il ne fit de même
qu'à partir du 11 juin 1821En 1833, le maire Jacques Le Guellec écrit à
l'évêque ces lignes qui interpellent... :
''M. le desservant, a placé dans les deux côtés de son église, des têtes
de mort et autres reliques,
qui empêchent plusieurs des administrés à venir à l’office divin et
surtout les enfants ; ces jours
derniers, Monseigneur l’Evêque, une jeune femme se trouvait à l’église à
entendre la messe, cette
femme a été tout d’un coup saisie de voir ces reliques, et malheureusement
aujourd’hui elle est
folle ; et les administrés désireraient qu’il y eut une ordonnance pour
enterrer ces reliques .''
Les vicaires qui se sont succédé auprès de lui :
[1822-1823]
[1825-1827]
Marchand Clet : Né le 24‐07‐1799 à Cléden‐Cap‐Sizun ; 1825, prêtre,
vicaire à Plozévet ;
1827, vicaire à Plounévez‐Lochrist ; 1834, recteur de Guengat ; 1849,
recteur de Melgven ;
1860, retiré à Cléden‐Cap‐Sizun ; décédé le 9‐08‐1884.
[1827-1829]
Le Friant Pierre : Né le 2‐04‐1788 à Pouldergat ; 1812, prêtre et vicaire
à Beuzec‐Cap‐Sizun
; 1819, vicaire (?) à Primelin ; 1827, vicaire de Plozévet ; 1829, vicaire
de Pleyben ; 1830,
vicaire à Laz ; 1831, vicaire au Cloître‐ Pleyben ; décédé le 26‐04‐1842
[1830-1834]
Nivo Yves : Né le 2‐02‐1798 à Scaër ; 1829, prêtre, professeur à
Pont‐Croix ; 1830, vicaire à
Plozévet ; 1834, vicaire à Guilligomarc'h ; 1836, recteur de Loctudy ;
décédé le 8‐11‐1853.
En 1833 Le maire Yves Le Faucheur tombe gravement malade, typhoïde ou
choléra, il sera absent quatre
mois et personne ne souhaitera le remplacer.
Pour plus d'infos : voir le site de « Plozerche »