La chapelle St Ronan Présentation par Yves-Pascal Castel : Yves-Pascal Castel est un prêtre catholique du diocèse de Quimper et Léon, né à Saint-Pol-de-Léon le 3 avril 1928. Chercheur en histoire de l'art français, il est spécialisé dans l'histoire de l'art religieux breton. Les lignes qui suivent et le dessin, sont extraits d'un article qu'il a signé dans le presse locale, en août 1981 « Modeste édifice que l'on s'étonne de voir en appareil de pierre sur les quatre faces Des marques de tailleur de pierre (cf ci-dessus) remontent à plus ancien que la date gravée sur le pignon : 1720. C'est donc qu'ici il y eut autrefois un édifice important. On a d'ailleurs remarqué en nettoyant l'enclos de la végétation envahissante, des places où l'herbe pousse mal, dessinant sur les côtés nord et ouest comme le plan d'un édifice plus vaste. Un sarcophage gît au nord de la chapelle, à moitié enterré. Un examen attentif permet d'y voir autre chose qu'une simple auge de pierre grossièrement taillée pour recevoir un corps humain. Le tombier de l'époque a fait œuvre sérieuse, ornant la base d'une moulure en talon. A la hauteur du buste quatre renflements sont sculptés. Le trou du fond est habituel dans ce type de monument funéraire. » La chapelle a été reconstruite vers 1720, à partir des pierres de l'ancien manoir de Kéringard (1) vendu en 1702 par son propriétaire de l’époque Guy de Lopriac, chantre et chanoine de Quimper, à la fabrique de la paroisse de Quimper (François Aléno de Kersalic était recteur). Elle succéda à une chapelle plus ancienne à laquelle était adjoint un bâtiment que les décimes de 1783 appellent « Hôpital St-Ronan ». Le 21 décembre 1721, Joseph de Coetlogon, chanoine de Quimper, prieur de Locronan, s'engage à remettre sur ses biens 6 000L. au Révérend-Père Georges Salvaler de la Compagnie de Jésus, Directeur de la Retraite établie au collège de Quimper, pour prêcher une mission tous les ans alternativement à Plozévet et à Locronan. (Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie de 1925 p192) (1) Ces pierres servirent également à construire les sacristies de l'église paroissiale et de la TrinitéLes hôpitaux des chapelles bretonnes Dans le bulletin de la société d'archéologie du Finistère de 1919, p.164, Henri Waquet, reprend une étude du chanoine P. Peyron. Il consacre un article à ces hôpitaux des chapelles ( Kérinec, la Mère de Dieu....) Les offrandes que recevaient ces chapelles n'étaient pas négligeables et servaient à l'entretien du bâtiment, au déroulement des offices et à des actions généreuses auprès des plus pauvres. Des lits y étaient installés pour l'accueil des miséreux et des pèlerins. On y accueillait aussi des notaires, ces ''passeurs'' venus signer des actes dans les villages des alentours. L'hôpital de ND de Kérinec en Poullan, sans doute semblable à celui-ci, aurait été désaffecté en 1746. Il consistait en un bâtiment tout proche de la chapelle. Voici, relevé par Plozerche, quelques allusions aux deniers détenus dans les coffres des chapelles de Plozévet, en 1750 : (François-Hyacinthe de La Lande de Calan était recteur) • « [...] Plus le trante et un may 1750 a pris du coffre de la chapelle de st Ronan une somme de deux cent quarante livres • [...] Lesquelles sommes prises du rosaire de la trinite et de st Ronan jointes a celles de trois cent quatre vingt et quinze livres traize sols onze deniers non comprise cependant la recette de l'année courante. • [...] Pris du coffre fort de la chapelle st Ronan vingt une livres trois sols • [...] Pris du coffre fort de la chapelle st Demet deux cent saise livres » (AD du Finistère, 211G2 211G3 211G4 ) Autre indice d’ancienneté : La pierre d’autel porte curieusement deux traces de débitage qui ne sont pas fortuites à un profil du 16ième siècle. Quant à la croix et le fait qu’elle était accompagnée de quatre pierres ovoïdes (qui passent pour être des pierres de fécondité) près d’un curieux bénitier donnent à croire que l’établissement cultuel chrétien s’est installé à l’emplacement d’un lieu de culte païen ou druidique. Le sarcophage à couvercle, au nord de l'enclos. La fontaine qui se situait sur un terrain privé à Trébrévan a été déplacée dans le domaine public. Elle est à l'est de la chapelle, au bord d'un petit cours d'eau longeant la zone de captage. L'accès a été aménagé : le chemin très ombragé et très agréable descend vers le ruisseau.Période révolutionnaire : 1793 : les églises sont dépouillées de leur mobilier et les cloches sont descendues. 1795 : arrêt des comptes des fabriques. Juillet 1795 : St Démet et St Ronan sont vendues à Louis Gourlaouen de Keristin et Jacques Le Goff de Mespirit, notables. Octobre 1803 : restitution des chapelles . En 1804 le prêtre Marc Jannou demande la conservation des trois chapelles de Plozévet , St Démet pouvant servir d'école.. Ci- contre : un extrait Ce dessin de 1941 nous montre la chapelle dans un environnement dépourvu de végétation. En 1981 la chapelle était dans un état alarmant. Un comité s'est créé autour de Pierre Sclaminec, pour la sauver. Une kermesse a financé les premiers travaux. La fête a permis de refaire à neuf entièrement la toiture, et de remettre d'aplomb la partie du mur qui faisait ventre. La statue de St Renan, grande pièce baroque du XVIIIème siècle, a trouvé sa place dans un intérieur clair et accueillant.