A Poulhan , il y a 80 ans...
Billet de 20F _1942 Les documents des archives de la mairie de Plozévet
nous donnent des compléments sur des faits également rapportés par
Jean-Jacques Doaré dans son livre ''Plouhinec autrefois_tome1'' Nous
donnons ici un bref aperçu de ce que fut la vie de pêcheurs de 1940 à
1944. 1. La réquisition des bateaux par les autorités allemandes, en
décembre 1941. Le 15 février 1941, les troupes d'occupation
réquisitionnent l'abri du canot de sauvetage pour y installer un poste
d'observation et de contrôle. Le canot de sauvetage '' Jeanne David'' et
son chariot sont évacués et partiront à la dérive avant d'être transporté
à Douarnenez, en bien mauvais état. La loi du 20 octobre 1941 crée, le
long des côtes de la Manche et de l’Atlantique, une zone littorale dont
l’accès est interdit à toute personne n’habitant pas les lieux, sans
parler d’y séjourner Pour éviter les défections de marins bretons, mais
aussi certainement les vols de bateaux effectués par des candidats à la
traversée vers l’Angleterre, rappelons que les autorités occupantes
chargent les pêcheurs eux-mêmes de la surveillance de leur port : Trois ou
quatre d’entre eux sont requis à tour de rôle pour un service de garde de
nuit. Ils sont tenus entièrement responsables de la « disparition des
bateaux ou des dégâts qui pourraient leur être causés. Leur enrôlement
dans le tour de garde sera fait par les chefs de l’Inscription maritime ».
De fortes sanctions sont prévues en cas de problème. Les Allemands ont
prévu des réquisitions de bateaux ou des interdictions collectives de
naviguer en cas de départ avéré — pour atténuer leur exaspération, le
secrétariat à la Marine décide d’octroyer une rémunération aux inscrits
désignés pour la garde —, les pêcheurs ne peuvent s’y soustraire et
exercent une surveillance des ports des plus efficaces : de moins en moins
de bateaux de pêche s’enfuient « en pays ennemi ».lettre retranscrite :
Direction des service d'Armistice 15 décembre 1941 Le Maire de Plozévet à
Monsieur le Préfet du Finistère à Quimper Objet : Bateaux réquisitionnés
En réponse à votre lettre du 8 décembre courant, j'ai l'honneur de vous
indiquer ci-dessous, les noms et adresse des propriétaires de bateaux de
pêche réquisitionnés dans la commune par les autorités allemandes. 1. M.
Bourdon Jean Marie, demeurant au village de Tal ar Menhir en Plozévet,
dont le canot de pêche « Tout seul » a été requis du 19 Août 1940 au 7
Octobre 1940. L'indemnité de 480 F allouée par l'administration a été
notifiée à l'intéressé le 1er décembre 1941 et le dossier retourné à la
préfecture après notification le 2 décembre 1941. 2. M. Narvor Alain,
demeurant à Kerbouron en Plozévet, dont le canot de pêche « Canté » a été
requis du 19 août 1940 au 7 Octobre 1940. L'indemnité de 480 F allouée par
l'administration a été notifiée à l'intéressé le 1er décembre 1941 et le
dossier retourné à la préfecture après notification le 2 décembre 1941. 3.
M. Ansquer Michel demeurant à Poulhan en Plozévet, dont le sloop «
Avant-Garde » n° 1544 Audierne a été requis le 23 juillet 1941.
L'intéressé a déposé une demande d'indemnité à l'inscription maritime
d'Audierne . N'a rien perçu jusqu'à ce jour . Aucune indemnité n'a été
versée aux intéressés par les autorités allemandes. Le Maire A Le Bail II.
Fin octobre 1943, la surveillance du port de POULHAN ne fut pas
convenablement assurée. La Feldcommandantur ordonna sa fermeture, cessant
toute activité de pêche. Dans ''LES PÊCHEURS BRETONS DURANT LA SECONDE
GUERRE MONDIALE'' ( Presse universitaire de Rennes), Jean-Christophe
FICHOU écrit : Ainsi à Pors-Poulhan, minuscule abri au sud-est d’Audierne,
les sept marins désignés pour cette tâche semblent ignorer les menaces et
refusent d’accomplir la garde imposée. La petite crique n’abrite alors
qu’une trentaine de bateaux de très faible tonnage, inaptes à traverser en
sécurité la Manche et peu susceptibles d’être volés pour gagner
l’Angleterre. Tel n’est pas le point de vue des autorités maritimes
allemandes qui décident de fermer le port pour punir les pêcheurs
indociles. Le maire de Plozevet intervient auprès de la préfecture pour
souligner que tous les marins « se sont rendu compte de la gravitéde leur
faute et [qu’] ils ne manqueront pas leur tour à l’avenir ». Après
quelques jours de fermeture, la Hüst de Lorient signifie que le port « est
à nouveau ouvert à la pêche depuis le 1er novembre 1943 ». Les sept
pêcheurs qui n’avaient pas pris leur service de garde sont exclus de la
pêche jusqu’à nouvel ordre après la saisie de leurs papiers. 3. La
restitution fin 1943. Réouverture du port de pêche de Poulhan. Le 1 er
novembre 1943, les bateaux purent à nouveau sortir, à l'exception des 7
marins en faute, dont les papiers furent confisqués En novembre 1943, les
autorités allemandes assouplissement les ordonnance : les bateaux peuvent
reprendre la mer sauf les bateaux capables de rejoindre « une terre
étrangère » par leurs propres moyens. Lettre retranscrite Feldkommandantur
752 Verwaltungsgruppe V Quimpet le 5 Novembre 1943 Monsieur le Préfet du
Finistère QUIMPER G/T. 14544 OBJET/ Réouverture du port de pêche de
POULHAN Sur ordre de la Hüst de Lorient, le port de POULHAN est à nouveau
ouvert à la pêche depuis le 1er Novembre 1943. Les sept pêcheurs qui n'ont
pas pris leur service de garde doivent être exclus de la pêche jusqu'à
nouvel ordre .( saisie des papiers de pêche et des cartes de couleur
blanche). Ces personnes devant être considérées comme inacceptables ne
doivent plus être désignées pour le service de garde du port. Je vous prie
d'en prendre connaissance Pour le Feldkommand, BRAUN Militärverwaltunarat
4ème division 2ème bureau Copie conforme transmise pour exécution à
Monsieur le Maire de Plozévet note manuscrite de la mairie « Téléphoné à
l'Administration ce matin 13 novembre ? Copie remise au service maritime »
A Poulhan , il y a 80 ans...
Billet de 20F _1942 Les documents des archives de la mairie de Plozévet
nous donnent des compléments sur des faits également rapportés par
Jean-Jacques Doaré dans son livre ''Plouhinec autrefois_tome1'' Nous
donnons ici un bref aperçu de ce que fut la vie de pêcheurs de 1940 à
1944. 1. La réquisition des bateaux par les autorités allemandes, en
décembre 1941. Le 15 février 1941, les troupes d'occupation
réquisitionnent l'abri du canot de sauvetage pour y installer un poste
d'observation et de contrôle. Le canot de sauvetage '' Jeanne David'' et
son chariot sont évacués et partiront à la dérive avant d'être transporté
à Douarnenez, en bien mauvais état. La loi du 20 octobre 1941 crée, le
long des côtes de la Manche et de l’Atlantique, une zone littorale dont
l’accès est interdit à toute personne n’habitant pas les lieux, sans
parler d’y séjourner Pour éviter les défections de marins bretons, mais
aussi certainement les vols de bateaux effectués par des candidats à la
traversée vers l’Angleterre, rappelons que les autorités occupantes
chargent les pêcheurs eux-mêmes de la surveillance de leur port : Trois ou
quatre d’entre eux sont requis à tour de rôle pour un service de garde de
nuit. Ils sont tenus entièrement responsables de la « disparition des
bateaux ou des dégâts qui pourraient leur être causés. Leur enrôlement
dans le tour de garde sera fait par les chefs de l’Inscription maritime ».
De fortes sanctions sont prévues en cas de problème. Les Allemands ont
prévu des réquisitions de bateaux ou des interdictions collectives de
naviguer en cas de départ avéré — pour atténuer leur exaspération, le
secrétariat à la Marine décide d’octroyer une rémunération aux inscrits
désignés pour la garde —, les pêcheurs ne peuvent s’y soustraire et
exercent une surveillance des ports des plus efficaces : de moins en moins
de bateaux de pêche s’enfuient « en pays ennemi ».lettre retranscrite :
Direction des service d'Armistice 15 décembre 1941 Le Maire de Plozévet à
Monsieur le Préfet du Finistère à Quimper Objet : Bateaux réquisitionnés
En réponse à votre lettre du 8 décembre courant, j'ai l'honneur de vous
indiquer ci-dessous, les noms et adresse des propriétaires de bateaux de
pêche réquisitionnés dans la commune par les autorités allemandes. 1. M.
Bourdon Jean Marie, demeurant au village de Tal ar Menhir en Plozévet,
dont le canot de pêche « Tout seul » a été requis du 19 Août 1940 au 7
Octobre 1940. L'indemnité de 480 F allouée par l'administration a été
notifiée à l'intéressé le 1er décembre 1941 et le dossier retourné à la
préfecture après notification le 2 décembre 1941. 2. M. Narvor Alain,
demeurant à Kerbouron en Plozévet, dont le canot de pêche « Canté » a été
requis du 19 août 1940 au 7 Octobre 1940. L'indemnité de 480 F allouée par
l'administration a été notifiée à l'intéressé le 1er décembre 1941 et le
dossier retourné à la préfecture après notification le 2 décembre 1941. 3.
M. Ansquer Michel demeurant à Poulhan en Plozévet, dont le sloop «
Avant-Garde » n° 1544 Audierne a été requis le 23 juillet 1941.
L'intéressé a déposé une demande d'indemnité à l'inscription maritime
d'Audierne . N'a rien perçu jusqu'à ce jour . Aucune indemnité n'a été
versée aux intéressés par les autorités allemandes. Le Maire A Le Bail II.
Fin octobre 1943, la surveillance du port de POULHAN ne fut pas
convenablement assurée. La Feldcommandantur ordonna sa fermeture, cessant
toute activité de pêche. Dans ''LES PÊCHEURS BRETONS DURANT LA SECONDE
GUERRE MONDIALE'' ( Presse universitaire de Rennes), Jean-Christophe
FICHOU écrit : Ainsi à Pors-Poulhan, minuscule abri au sud-est d’Audierne,
les sept marins désignés pour cette tâche semblent ignorer les menaces et
refusent d’accomplir la garde imposée. La petite crique n’abrite alors
qu’une trentaine de bateaux de très faible tonnage, inaptes à traverser en
sécurité la Manche et peu susceptibles d’être volés pour gagner
l’Angleterre. Tel n’est pas le point de vue des autorités maritimes
allemandes qui décident de fermer le port pour punir les pêcheurs
indociles. Le maire de Plozevet intervient auprès de la préfecture pour
souligner que tous les marins « se sont rendu compte de la gravitéde leur
faute et [qu’] ils ne manqueront pas leur tour à l’avenir ». Après
quelques jours de fermeture, la Hüst de Lorient signifie que le port « est
à nouveau ouvert à la pêche depuis le 1er novembre 1943 ». Les sept
pêcheurs qui n’avaient pas pris leur service de garde sont exclus de la
pêche jusqu’à nouvel ordre après la saisie de leurs papiers. 3. La
restitution fin 1943. Réouverture du port de pêche de Poulhan. Le 1 er
novembre 1943, les bateaux purent à nouveau sortir, à l'exception des 7
marins en faute, dont les papiers furent confisqués En novembre 1943, les
autorités allemandes assouplissement les ordonnance : les bateaux peuvent
reprendre la mer sauf les bateaux capables de rejoindre « une terre
étrangère » par leurs propres moyens. Lettre retranscrite Feldkommandantur
752 Verwaltungsgruppe V Quimpet le 5 Novembre 1943 Monsieur le Préfet du
Finistère QUIMPER G/T. 14544 OBJET/ Réouverture du port de pêche de
POULHAN Sur ordre de la Hüst de Lorient, le port de POULHAN est à nouveau
ouvert à la pêche depuis le 1er Novembre 1943. Les sept pêcheurs qui n'ont
pas pris leur service de garde doivent être exclus de la pêche jusqu'à
nouvel ordre .( saisie des papiers de pêche et des cartes de couleur
blanche). Ces personnes devant être considérées comme inacceptables ne
doivent plus être désignées pour le service de garde du port. Je vous prie
d'en prendre connaissance Pour le Feldkommand, BRAUN Militärverwaltunarat
4ème division 2ème bureau Copie conforme transmise pour exécution à
Monsieur le Maire de Plozévet note manuscrite de la mairie « Téléphoné à
l'Administration ce matin 13 novembre ? Copie remise au service maritime »