Les fours à pain, témoins des temps anciens.

Voir aussi la confection des fagots.

Le four à pains de Trébrévan

La maison du four à pain de Kéristenvet
(Ci-dessous) est la plus ancienne maison de Plozévet.
Four à pain de Kéristenvet
Photo issue de l'excellent article de Plozarch, consacré à ce four..

Cette construction date probablement du 14ème ou du 15ème siècle.
La maison et le four ont été restaurés par l'association Gwarez ar Glad (protection du patrimoine) qui les entretient et les fait vivre en été.

Four


Sur son site internet
, l'association écrit : « L'association organise des démonstrations du fonctionnement de ce four, des expositions de photos concernant le patrimoine de Plozévet et des soirées contes au coin du feu.

Le but de ces manifestations est de recréer l'ambiance des siècles passés, de retrouver les gestes et les odeurs d'autrefois ainsi que l'atmosphère captivante qui régnait autour des conteurs. »

La photo ci-contre est extraite du site de l'association.

Les fours à pain tel que nous connaissons aujourd'hui ont une très longue histoire : Le principe avec sole et voûte existe depuis au moins 4000 ans.

A la campagne, on cuisait généralement encore à domicile aux alentours de 1900. Les fours pouvaient contenir 15-25 pains et étaient chauffés au bois.
Tout le monde ne disposait toutefois pas d’un four à pain. Ils étaient généralement réservés aux grandes fermes. La cuisson avait lieu une ou deux fois par semaine..

Ci-contre : Un four privé dans un ancien moulin construit au 18ème siècle par Charles Le Guellec, riche cultivateur-meunier et grand bâtisseur, qui fut maire de Plozévet de 1800 à 1821.
Four
 
Les premiers boulangers de Plozévet, vers 1860 :

1 - A 28 ans, Madame Labory (Marguerite Le Floc'h de Kervennec en Plouhinec), venait de perdre son mari boulanger, tombé sous les roues d'un char à banc en rentrant de Pont-Croix.
Que faire en pareil cas sinon se faire désormais livrer son pain : elle s'adressa aux Normant de Pont-Croix et c'est Michel qui fut le livreur. Il ne tarda pas à épouser Marguerite... [Le mariage eut lieu à Plozévet le 12 mai 1862.]
Quand furent vendus la mairie et l'ancienne école [maison Perrot], ils les achetèrent et y installèrent leur boutique, auprès de l'ancienne boulangerie Normant, aujourd'hui fermée.

2 - A l'auberge de Guillaume-Fidèle Guillou, il y avait aussi une forge et un commerce tenu par Jeanne Bodet, épouse de Guillame.
(emplacement de l'actuel syndicat d'initiatives)
Leur fils Henry Guillou(1828-1874) était boulanger au bourg, tout comme le fils de ce dernier, Henri-Corentin (1861-1902).
Les enfants de Henry s'établirent au bourg et à Kerhat et firent prospérer les boulangeries Gouzien et Guillou.

A la fin de la guerre de 14-18 les bras manquaient pour couper le bois et tous les restes de démolitions (bois peint ou traité) étaient parfois utilisés, un peu partout en France.

Les archives de la mairie en gardent des traces :

«Nous, maire de Plozévet

            Vu la loi du 5 avril 1884, article 97 § 5 ;
            Vu la loi du 15 février 1902 article 1er ;

      Considérant que l’emploi dans l’industrie de la boulangerie de bois quelconques provenant de démolition est de nature à présenter un danger pour la santé publique, en raison des substances chimiques dont ces bois peuvent être imprégnés ou recouverts, et, même à défaut desdites substances, en raison de leurs souillures et contaminations antérieures.

      Considérant notamment que la consommation de pains cuits dans des fours chauffés à l’aide de bois de cette provenance a donné lieu à de graves inconvénients constatés par les autorités sanitaires ;

      Arrêtons :

Article 1 - Il est interdit aux boulangers établis sur le territoire de la commune de Plozévet, de se servir, pour le chauffage de leur four, de bois provenant de démolitions, en particulier de bois imprégnés ou recouverts de substances chimiques.

Article 2 - Les contraventions au présent article seront constatées par des procès verbaux et poursuivis conformément aux lois.

A Plozévet le 25 juillet 1925. [...] »

La plupart des derniers fours furent construits après la guerre de 14-18.
La raison de ces constructions tardives de fours de villages vient, peut être, de la perte de confiance en la qualité du pain des boulangers, et aussi des difficultés à s'approvisionner.

Le four à pain de Trébrévan

C'est, sans doute, le dernier four à pain construit à Plozévet.

Le four à pain de Trébrévan, situé non loin de la chapelle de Saint Ronan, est un petit édifice de pierres taillées qui, selon les dires des voisins, aurait été construit dans les années 1924-1925 par
Joseph Strullu de Penlan, sur la propriété de son neveu Michel Le Brun. Il se trouve désormais sur la zone de protection du captage des eaux alimentant le château d'eau de Saint Ronan.
Sa (re)construction dans un village prospère fut-elle motivée par l'arrêté ci dessus ? Son existence fut signalée par des voisins, début 2001.
Four
Four
Il fallait savoir que là- dessous se cachait un four !!!

Les membres de ''Histoire et Patrimoine'' ont retroussé leurs manches:

Les bénévoles munis de faucilles et de débroussailleuses ont pu dégager le sentier et les abords du four, totalement envahis par la végétation, pour enfin voir apparaître la partie supérieure de son entrée.
Fin 2002, tout était dégagé; talus redressé, four retapé et un muretin construit tout autour avec les pierres retrouvées dans la terre.
La voûte et la sole du four étaient en bon état. En 2003, après stockage de fagots, un premier essai de chauffe s'est avéré concluant; des pâtons ont été achetés chez le boulanger et les premiers pains croustillants à souhait sont apparus. Le riz au lait fut également cuit dans des barquettes avec la chaleur résiduelle du four, et le tout fut distribué aux bénévoles pour leur plus grand plaisir..
En 2017, afin de mettre la zone en conformité avec le Périmètre de protection du captage, la ferme située au sud du four a été en partie démolie.
Une dépendance a été conservée : le groupe mammalogique projette d'y loger une colonie de chauves-souris.
L'abri attenant protège la réserve de bois de l'association H&P..
D'après le cadastre de1828 ,

Il y eut deux fours à Trébrévan :
Celui de Trébrévan huella est répertorié sous le n° B 228 : four en ruine en 1828, commun aux habitants du village. (Pas éloigné du four actuel).
Celui de Trébrévan izella n'est pas numéroté : Il jouxte, à l'ouest, un bâtiment en ruine, représenté en jaune sur le plan.
Four

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